Pape Diop dénonce une gestion ténébreuse du gaz, du pétrole et une gouvernance familiale

pape-diop-macky-tacleAncien Président du Sénat, ancien Président de l’Assemblée nationale, ancien Maire de Dakar et Président de la CD/BGG, Pape Diop, vétéran de l’arène politique, dénonce avec force ce qu’il considère comme « une menace des acquis démocratiques », une « opacité de la gestion des ressources nationales du Sénégal » et un « usage abusif de l’appareil d’Etat pour solder des comptes politiques ». L’homme politique reproche au pouvoir des dérapages excessifs et lance une alerte sur le désenchantement national qui prend de l’ampleur, sur la colère des citoyens qui peut dégénérer et sur l’obligation de l’opposition de faire front contre l’arbitraire.

Avec le Président Macky Sall, Pape Diop, leader de la CD/BGG, ne fléchit pas et n’imagine pas rompre car il peut déchiffrer la géographie secrète de ses intentions pour l’avoir longuement pratiqué dans le PDS et au pouvoir sous Wade. « Je le connais très bien ! », se limite-t-il.

Il est de l’opposition et s’est en toute logique mis aux premières loges des leaders qui apportent leur soutien à Sonko de PASTEF, expriment leur désapprobation du « limogeage politicien » de Nafi Ngom Keita et bénissent les interpellations d’Abdoul Mbaye sur la gestion du gaz et du pétrole sénégalais.

« La CD/BGG est déterminée à être présente partout où  l’intérêt national, la démocratie et les libertés sont menacés ». Et son Président Pape Diop s’explique : « notre démocratie est le résultat d’un combat historique et épique. Nul n’a le droit de la mettre en péril juste pour conserver le pouvoir en cherchant à museler une opposition, un acteur de la société civile ou un citoyen qui a le devoir de participer aux choix politiques et de contrôler l’action de ceux qui gouvernent par la critique et même par le refus »

Et instantanément, il étale une anthologie de forfaits du régime de Macky Sall : une gestion ténébreuse du gaz, du pétrole et également de l’or, une gouvernance familiale décriée et une parodie de lutte contre la corruption.
Evoquant le rapport de l’OFNAC sous Nafi Ngom Keita, il martèle : « la réaction politicienne et arbitraire de Macky Sall est inconcevable. La suite réservée à ce rapport est déjà sujet à controverse et laisse les citoyens sur leur faim» fait-t-il constater.

Et parce qu’il « connait bien Macky Sall », son parti n’a pas participé au fameux dialogue national qui fut, pour lui, « une grosse comédie entamée en grande pompe sans suite  parce qu’étant une parodie ». Et l’histoire lui donne raison : le dialogue national a débuté sans être continué, ni prendre fin.

Pour l’ancien Maire de Dakar, le pouvoir ne respecte pas les règles. D’ailleurs, il prône une réforme constitutionnelle qui « permette que tout pouvoir soit équilibré par d’autres pouvoirs qui le maintiennent dans de justes limites pour empêcher les dérives ». « Il faut une évolution positive à tous les niveaux de pouvoir : judiciaire, exécutif et législatif », ajoute-t-il.

A la CD/BGG, précise-t-il, «  nous tenons scrupuleusement au principe de l’Etat de droit dans lequel la souveraineté appartient à la loi juste et non à la volonté arbitraire d’un homme qui utilise la justice comme bras armé et abuse de l’appareil d’Etat. C’est ce qui se passe actuellement. Nous sommes en combat politique libre et démocratique. Nous ferons donc face ! ».

Déjà, la CD/BGG, en instance statutaire, a un agenda politique bien planifié et permanemment consolidé en perspective des Législatives. Pour son Président, Pape Diop, « il faut à l’Assemblée nationale un retour à l’orthodoxie et à sa mission institutionnelle fondamentale. Il nous faut une Assemblée nationale qui veille sur l’intérêt national. Le Sénégal a en assez d’une majorité parlementaire composée de députés absentéistes et somnambules qui agissent aveuglément comme des marionnettes d’un Exécutif démesurément partisan. »

« La colère couve » !

Permanemment en tournée politique dans les régions, l’ancien Président de l’Assemblée nationale se fait l’écho du « désenchantement grandissant des citoyens ». Il prévient : « la colère couve partout ! »

Il lance ainsi une alerte surtout sur le « monde rural où aucun changement majeur n’est véritablement opéré pour redonner à l’agriculture et aux paysans leur juste valeur comme base d’une économie saine et d’une justice sociale. La politique agricole menée est ancrée dans la conception résiduelle axée sur une assistance partiale et partisane. Cette autoglorification est une comédie. L’agriculture n’est plus compétitive. Le pouvoir tâtonne et entrave les effets bénéfiques qui dérivent de l’ouverture des marchés et des opportunités que le Sénégal rate dans la sous-région dans le domaine agricole ».

Et autant il sonne l’alerte sur la situation du monde rural, autant il avertit sur celle du monde urbain avec les « querelles de compétence politiciennes alimentées par le pouvoir, la manipulation tendancieuse du Code des Collectivités locales, les inondations, le chômage des jeunes qui ne jouissent pas du droit du travail avec un Etat partisan qui mortifie leur libre initiative en les soumettant à un militantisme pour disposer de financement. ».

« Le droit de résister devient légitime »
Le Président de la CD/BGG prévient : « le pouvoir attise le droit de résister » car , « dans un pays libre, le citoyen n’est pas obligé de suivre la voie arbitraire tracée par l’autorité politique si elle est contraire aux normes démocratiques, aux droits fondamentaux et aux principes de la justice sociale ».

Il n’a donc pas hésité à apporter son « soutien ferme à Aida Ndiongue contre la sentence excessive et volontairement déstabilisatrice qui lui est infligée et à Aida Mbodji victime d’une conspiration politique flagrante ».

En fait, Président Pape Diop « est déçu  » et partage « la déception de l’écrasante majorité des citoyens », une déception davantage agrandie par la série de « scandales révélés et devant lesquels aucune réponse n’est apportée, le pouvoir préférant brimer ceux qui dévoilent les forfaitures ».

Son parti, la CD/BGG, se dit ainsi décidé à mener le combat politique car selon lui «  il est légitime de résister à l’autorité politique quand elle viole gravement et de façon répétée les règles établies ». En conséquence, il dénonce les dérapages qui légitiment le combat que son parti mène: « les ressources pétrolières et minières sont englouties dans une gestion opaque. Les libertés publiques sont bâillonnées. L’impunité est flagrante. L’arbitraire est permanent. L’intimidation est la seule réponse apportée à ceux qui disent Non à la forfaiture. Il y a une dictature rampante qu’il faut arrêter ! »

Pape Ndiaye

 

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