Au défilé du soleil, ma conscience ne cesse de battre au rythme de cette responsabilité d’être ta fille. Ce qui est un fardeau bien souvent lourd, pesant et épuisant. Et là je plonge dans les souvenirs que je garde de ton Maître et ami, notre Papa, Ousmane Tanor Dieng ( paix à son âme ) qui ne cessait de dire « vous devez nous rendre fiers ».
Tu es certes parti, mais tu demeures éternel et accompli, Papa. Non seulement parce que tu as servi à la Cité mais aussi Parce qu‘après tant d’années, tu inspires toujours, tu demeures ancré dans les cœurs et esprits d’autres générations. Et j’ai pu entendre ou lire des personnes ayant occupé tes postes au sein de ton Parti ou même au sein du Gouvernement dire que tu es leur référence, tu es leur idole, ou qu’ils t’admiraient pour tes valeurs inestimables « nonobstant ton jeune âge » pour reprendre le Prèsident Abdou Diouf. Je ne peux qu’en être fière mais aussi en être éveillée de ce que je nommais tantôt un fardeau. Papa, tu étais apprécié dans l’univers politique, malgré cette bifurcation d’idéologies et de convictions et dans ce sillage, j’ai pu lire sous ta plume : « Notre pays compte plus d’une centaine de partis. Ce qui est important pour moi, au delà de ça, c’est que nous appartenons tous à un seul et même parti, le Sénégal » Me dirait-on d’ailleurs que le Président Wade t’estimait énormément pour cette raison, en l’occurrence le gentleman politique que tu incarnais. Papa tu avais bien les moyens de nous mettre dans des écoles privées, mais tu as préféré l’école publique, tu avais en effet, atteint le paroxysme du patriotisme. ( Un secret : la Jambarr avec qui tu nous a laissés nous a transférés finalement dans le privé durant tout notre cursus, Merci Maman).
Et c’est ainsi que j’ai fait de toi ma muse grâce à cette mosaïque de témoignages et éloges qui te couvrent venant également d’hommes politiques, religieux et coutumiers, parfois de mes Professeurs, de journalistes… ou le plus souvent, d’inconnus. Oui, En effet, il m’arrive de rencontrer des personnes qui pleurent jusque là, ton passage de vie à trépas. Des lignes à ton égard j’en parcours et des discours sur toi j’en prête mon ouïe avec délectation.
Je t’ai estimé davantage grâce à tes ouvrages que je ne cesse de scruter, en l’occurrence « Par mots et par maux » et je t’ai apprécié grâce à tes sacrifices au service des caprices de tes bouts de choux. On me raconte qu’à la veille de ton décès, tu m’avais payée des vêtements allant jusqu’à l’âge de “15-16ans” alors que j’avais que 4ans quand tu soufflais la veilleuse, je ne te savais pas aussi malin tu sais, tu avais tout programmé alors…bref, j’aurais juste aimé que tu me vois porter ces beaux habits. Tu sais actuellement tous ces tailleurs et bijoux que tu payais à Maman me vont à merveille, je les porte souvent d’ailleurs pendant mes prises de paroles et je sens qu’ils me portent bonheur.
Je devais certainement écraser une larme à chaque fois que l’on me sert un morceau de ta vie, mais j’ai peur d’enlever ce sourire, cette banane que nous avons en commun. Car même quand j’ai envie de pleurer, tu me donnes également la force de sourire.
Papa j’aurais juste voulu te faire part des défis que j’ai eu à surmonter, courir pour te prendre dans mes bras et te serrer très fort comme faisaient le regretté Kobe Bryant et sa fille (paix à leurs âmes), venir te dire Papa j’ai été Major, que tu viennes prendre les résultats au Bac comme le Papa de Nogaye, te raconter mes voyages et découvertes,mes peines et bonheurs, mes déceptions, que tu sois là quand d’autres me félicitent ou encouragent à ta place.. mais pour le moins : T’appeler PAPA : Ce mot qui t’irait à merveille. Dommage qu’on ne puisse vivre cette complicité « père-fille ».
En cela, te suivant Papa, cette envie de me battre et la passion qui m’en anime viennent de toi, je le sens, je le sais. D’ailleurs mon autre Papa et «époux » Khalifa Sall, m’a témoigné de ton esprit “Dem Ba Diekh” et de ta mentalité “Boul Falé”.
Un grand merci à tous ceux qui m’ont permise de découvrir cet homme qu’est Papa Babacar Mbaye et à Ceux qui jouent bien son rôle et qui se reconnaîtront. À mon entourage immédiat, l’Ass , à ma famille, à tes camarades de parti, à tes amis.
Un standing ovation à cette dame à la forteresse inébranlable, dont le courage me surprendrait si elle n’était pas WaloWalo, bref à cette femme que tu as remerciée et félicitée, ma Maman.
Je m’excuserai de la longueur des mots auprès de tous ceux qui vont lire ce premier message que je t’adresse au-delà des prières qui s’envolent entre les quatre planches où tu demeures, sauf à toi , parce que je sais à quel point tu fus un amoureux des lettres.
Enfin je renouvelle toute ma soumission à qui de droit, Allah SWT. Je lui demanderai encore et toujours qu’il t’accueille dans les plus hautes sphères de Firdawsi.
Si les larmes ne jaillissent pas de la source de mon cœur c’est que tu es toujours auprès de moi.
Tout ne peut être dit, quoique Tout mériterait d’être dit à ton égard.
À ces raisons suffisantes, mon amour et ma fierté t’accompagnent Narou Aïda Camara.
Ta fille Ghaël Babacar MBAYE,
Fatiha+11Likhlass pour ce 30 Janvier, 16ans après.