«Je n’ai pas été touché. Je suis allé à l’Assemblée nationale pour suivre les débats, ils avaient annoncé 14 questions. A la 12e question, je me suis rendu compte qu’on ne parlait de rien en réalité et je suis sorti tranquillement. Evidemment, ils avaient mis des gens à la porte, qui se sont mis à crier et à insulter. Mais j’avais prévu le coup, en y allant avec mon service de sécurité. En définitive, il n’y a pas une seule personne qui m’ait touché. En revanche, les forces de l’ordre m’ont interdit de répondre aux questions des journalistes devant l’Assemblée nationale. Je n’ai pas compris cette interdiction, j’ai demandé des explications et ils ont insisté pour me faire partir. J’ai fait preuve de bonne foi, en me déplaçant du parvis de l’Assemblée à la station d’essence qui se trouve en face. J’avais déjà commencé à livrer aux journalistes mes impressions sur la séance des députés lorsque les forces de l’ordre sont encore venues m’interdire de m’exprimer. Quelques militants de l’Apr s’y sont mêlés pour me huer. J’ai décidé de ne pas répondre à la provocation, en prenant ma voiture pour me rendre un peu plus loin, devant la librairie du boulevard de la République. Les journalistes m’ont suivi au pas de course. Là aussi, les policiers m’ont défendu de parler aux journalistes. Ils m’ont dit que je n’avais pas le droit de parler. J’ai dû me résoudre à prendre rendez-vous avec la presse demain (Aujourd’hui, Ndlr) à 9 heures au siège de mon parti. En conclusion, il n’y a eu aucun cas de violence : ni contre ma délégation ni contre moi. J’étais accompagné de gardes du corps, parce que je connais les méthodes de ces gens-là. En certaines circonstances et en certains lieux, je me fais encadrer. Leurs militants auraient certainement essayé quelque chose contre moi s’il n’y avait pas mes gardes du corps. Contrairement aux forces de l’ordre, qui se sont limitées à suivre les instructions. Ils avaient reçu des instructions spéciales pour Sonko : m’empêcher de parler. Mais ils ont été très courtois, il n’y a pas eu de violence. Seulement la violence verbale des militants.»
«Je n’ai jamais vu un tel degré de nullité, c’est extraordinaire»
Le débat. «Il y avait 300 citoyens et la majorité était des militants de l’Apr. Je suis aussi un citoyen, qui a décidé d’aller suivre les débats et je n’ai eu aucun problème à accéder à l’hémicycle. Même si j’étais le seul à être escorté à l’entrée et à la sortie par des policiers. Ils m’ont surveillé comme du lait sur le feu, ils m’ont même interdit de prendre des notes. C’était bizarre, mais bon… J’ai écouté les débats, c’était vide et plat et j’ai décidé de m’en aller. Sur le gaz par exemple, il n’y a pas eu de réponse. La première question est taillée sur mesure. Une dame de l’Apr pose la question, le ministre donne ses explications sur des décrets, le temps imparti est terminé et pas de relance. Il n’y a pas eu d’explication sur le gaz, c’était ridicule, c’est pire qu’une mise en scène. J’ai pitié de ces gens-là, je n’ai jamais vu un tel degré de nullité, c’est extraordinaire.»