L’enracinement de la diva
« Depuis plus de vingt ans, je participe à l’un des plus grands festivals au monde en Australie. Je défends la culture malienne et je la vends partout. Ma culture m’a permis d’être aimée au Mexique, ils m’appellent la mexicaine. Le plus important pour moi, c’est avoir une ouverture et non d’être enfermée dans des stéréotypes. J’ai tout vu, mais je reste toujours une citoyenne Wassoulou. J’aime le Japon, j’adore ce pays. C’est le pays le plus moderne aujourd’hui et paradoxalement le plus traditionnel ».
Les raisons de mon succès
« Les festivals m’ont rendu célèbre à travers le monde. J’ai participé à tous grands les festivals du monde où se retrouvent les plus grandes vedettes de la planète et je profite de ces occasions pour imposer la culture malienne. Je viens toujours avec ma musique traditionnelle. Hier, je suis rentré d’un festival avec dans mes bagages un trophée pour le Mali. En 2009, au festival de Montréal au Canada, j’ai remporté le prix devant plus de 100 groupes internationaux. Je représente dignement le Mali sur toutes les scènes du monde et ce avec fierté ».
La crise au Mali
« En pleine crise, ma boite a organisé des tournés en Europe. J’ai fait douze dates pour dénoncer ce qui se passe dans mon pays. La crise est une honte pour les maliens que nous sommes. On m’appelait de partout pour me demander les fondements de ce qui est arrivé au Mali ».
Une diva férue d’internet
« Grâce à Internet, Facebook, YouTube et autres, le monde a découvert les activités d’Oumou. Mes compatriotes savent que je défends les couleurs de notre cher Mali. Je ne suis pas seulement aimée par les adultes, les jeunes aussi me portent dans leur cœur ».
Les américains ont aimé le tube yalla
« En 2014, j’étais l’invitée d’honneur d’un grand festival aux Etats Unis d’Amérique. Nous étions trente sur scène et j’y étais la seule noire. Ils ont choisi la chanson Yalla et l’ont tous chantée ».
1990, le début de la galère
« Avant, j’étais à l’aise. Je chantais dans les cérémonies, je marchais tranquillement dans les rues de Bamako. Le 04 janvier 1990, j’ai sorti mon premier album. Depuis, ma vie c’est entre les avions et les hôtels (rires) mais c’est un honneur pour moi de représenter le Mali ».
Mon prochain album
« Je n’ai pas chantée la paix parce que pour moi c’est un passé. J’ai été la première à chanter la paix pendant la crise. C’est grave, la population avait paniqué, j’avais jugé nécessaire d’entrer en studio. Notre rôle est d’apaiser, de dénoncer l’injustice et de faire plaisir aux peuples. Il y aura des invités surprise dans le nouvel album car je tourne beaucoup. J’ai des amis artistes partout dans le monde. Dans mon prochain album, la chanson que j’aime le plus porte sur l’ingratitude et la trahison. Je n’ai jamais trahi quelqu’un mais j’ai toujours été trahie ».
L’Etat Malien doit assister les sportifs et les artistes.
« Les sportifs viennent de montrer qu’avec un peu d’appui et de soutien Etatique, le sport peut hausser le drapeau malien. Au Mali, les artistes créent toujours, travaillent beaucoup mais ils ne vivent pas de leur art. Au Sénégal, l’Etat vient en aide aux artistes chaque année. La Côte d’Ivoire pareil mais l’ Etat malien n’aide pas ses artistes. Nous sommes considérés comme des singes. L’Etat ne respecte pas l’artiste malien. Les artistes maliens représentent partout et avec dignité le Mali. Partout où je pars, quand je monte sur scène on me présentant comme l’artiste malienne Oumou Sangaré ».
Oumou aime son pays
« J’ai toujours jugé nécessaire d’investir dans mon pays. Je pouvais ouvrir un compte bancaire en Suisse, mettre mon argent là-bas, et obtenir chaque fin d’année des intérêts mais je préfère investir dans mon pays, contribuer à l’emploi des jeunes car j’aime le Mali et je suis prête à mourir pour le Mali ».
…….La suite sur Bob Marley et le Sénégal, prochainement.
Propos recueillis par Oumar Déme « Lebamakois.com »