Organisation des Législatives : une cata du début à la fin…

L’opposition a flairé le coup depuis longtemps. Le pouvoir en place a réuni tous les ingrédients pouvant conduire à un report des Législatives. En effet, à moins d’un mois des élections, rien n’est encore prêt alors que la campagne devrait débuter le dimanche prochain. Abstraction faite des cartes d’électeurs en souffrance dans les commissions, certains Sénégalais ont vraiment d’autres chats à fouetter, surtout avec la hantise des inondations, que de s’intéresser aux prochaines joutes électorales.

Pis, on attend qu’il soit un peu trop tard pour saisir l’Assemblée nationale pour une modification de l’article L.78 afin de permettre à l’électeur de choisir, pour gagner du temps, 5 bulletins plutôt que de prendre tous les 47. Ce, alors même que les textes disent qu’il ne faut pas modifier le fichier électoral 6 mois avant les élections et sachant donc que les députés du Présidents s’empresseront de l’avaliser sans réfléchir aux conséquences.

L’organisation de ces élections a été un échec sur tous les plans. Il aurait mieux valu la laisser à une entité plus à même de mener à bien les préparatifs, que le ministère de l’Intérieur comme n’ont cessé de le réclamer l’opposition. Loin de surfer sur la crainte d’une éventuelle fraude, il faut reconnaître qu’il y a anguille sous roche. Autant de problèmes non résolus à quelques semaines du scrutin, c’est inédit.

Le régime veut-il pousser l’opposition à réclamer le report sachant parfaitement qu’il ne peut le faire en aucun cas ? En tout cas, l’impréparation flagrante dont ont fait montre Abdoulaye Daouda Diallo et ses services est suspecte. Depuis le temps qu’on parle des Législatives comment se fait-il que rien ne soit fin prêt. C’est comme si plutôt que d’avouer que les élections ne peuvent se tenir à date échue, au risque de se voir pilonner par l’opposition, le pouvoir a tenu coûte que coûte à les organiser. Maintenant voilà où on en est : pas de consensus sur le processus électorale, une pléthore de listes, aucune solution consensuelle pour faciliter le vote et un très haut risque d’abstention. Si c’est ça le Sénégal émergent, on est à des années lumières du décollage…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici