Les crises que traversent les partis politiques sénégalais sont dû à plusieurs facteurs. Mais, l’élément déterminant reste le budget des partis. En effet, dans les formations politiques, le gros des charges est la plupart du temps assuré par leurs créateurs. Ce qui peut être lourd à supporter quand on n’est plus aux affaires. En dehors des cartes de membre et certaines cotisations qui ne constituent pas un capital énorme, les militants ne participent généralement pas aux frais des grandes campagnes. Le budget de fonctionnement des permanences, des personnels, des différentes factures (eau, électricité, loyer, wifi…) est supporté par les leaders de parti. C’est pourquoi il leur est très difficile de survivre économiquement à la perte du pouvoir. Qui paie commande dit-on. Cela a donc tendance à pousser les leaders de parti à imposer leur vision ou décision.
Au Pds, Me Wade a imposé Oumar Sarr comme coordonnateur national malgré les réticences de certains comme Modou Diagne Fada qui voulait que le parti soit réformé. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit à quitter pour créer sa propre formation politique Les démocrates réformateurs (Ldr/Yeesal). Abdou Diouf avait fait pareil avec Ousmane Tanor Dieng et Senghor avant lui. Une démarche qui commence à se faire sentir actuellement avec tous les problèmes que connaît le Parti socialiste même si le secrétaire général du Ps a été réélu au cours d’un congrès. La liste n’est pas exhaustive.
Pour une bonne marche de la vie politique, il faudrait que chacun y mette du sien. Il faut donc songer à un système, en dehors des cartes de membres et des cotisations, qui permettrait à tout militant de participer aux charges et ainsi pouvoir avoir son mot à dire sans contraintes ni scrupules. Ce qui permettrait également au parti de survivre financièrement et avoir les moyens de sa politique même après la gestion du pouvoir.