Officiellement installée dans ses fonctions le vendredi 5 Août 2016, l’actuelle présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Seynabou Ndiaye Diakhaté a observé un profond mutisme depuis sa nomination.
Et pourtant cette dernière intervient dans un contexte compliqué qui a vu son prédécesseur être emporté par le rapport brûlant qu’elle avait publié et qui épinglait certaines autorités proches du régime du président Macky Sall.
Dans ce même rapport qui couvre la période 2015-2016, l’Ofnac avait épinglé des structures telles que le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud).
En effet, dans la prise en charge des services sociaux de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il est reproché au Coud dirigé par Cheikh Oumar Hanne, des pratiques aux antipodes des règles d’exécution des dépenses politiques et des indices graves et concordants de détournement de deniers publics et d’escroquerie portant sur des deniers publics.
Ce rapport indiquait également que les investigations effectuées à la mairie de Sébikotane ont permis de constater un mépris de la réglementation et un manque de respect caractérisé des biens publics.
Dans le domaine de la santé aussi, il a été révélé des pratiques de détournements de malades d’une structure publique vers un cabinet médical sur fond de corruption. Ces pratiques placent les usagers du service public dans une certaine insécurité, l’orientation vers les structures d’accueil ne mettant pas en avant l’efficacité et les besoins du malade.
Ce rapport faisait également état de l’existence d’un réseau de malfaiteurs se livrant à des actes de corruption, de concussion, de blanchissement d’argent et de faits constitutifs de violations du code général des impôts dans la délivrance des documents administratifs comme les permis de conduire.
Mais force est de constater qu’aucune suite, ni information n’est donnée à ses dossiers légués par Nafi Ngom Keïta, même si son successeur avait annoncé le jour de sa prestation de serment que tout est prioritaire chez elle.
Et pourtant, on s’attendait après le départ de Nafi Ngom Keïta, la publication attendue entre novembre et décembre 2016 d’un autre rapport dans lequel aurait dû figurer l’affaire Pétro Tim où Aliou Sall, le frère du Président, est cité.
Mais depuis sa nomination, Seynabou Ndiaye Diakhaté semble adopter la méthode de son supérieur hiérarchique, en l’occurrence le président de la république Macky Sall à qui on prête d’avoir « mis sous le coude certains dossiers ». Et pourtant lors de la cérémonie de sa prestation de serment le jeudi 11 août, elle déclarait : « je tâcherai de travailler avec fermeté, courtoisie et pondération. Comme je le dis, je vais opter pour une démarche participative et inclusive…», mais il y a un an de cela déjà…