Obama à Dallas après une semaine de violences sur fond de tensions raciales

Barack Obama est attendu à Dallas, théâtre de violences sur fond de tensions raciales depuis une semaine. Le président va tenter d’apaiser le climat, alors que les débats autour de ces événements sont de plus en plus virulents.

Écourtant sa tournée européenne, Barack Obama se rend mardi 12 juillet au chevet de Dallas. Depuis une semaine, cette ville du Texas est en proie à des violences sur fond de vives tensions raciales.

Le climat, déjà délétère en raison de deux graves bavures policières dans deux autres États américains, s’est singulièrement dégradé dans la ville après que Micah Johnson, 25 ans a abattu cinq policiers blancs le 8 juillet. Il a affirmé qu’il entendait tuer des Blancs, « en particulier des policiers blancs », en réponse à la mort de deux Noirs la méme semaine sous les balles des forces de l’ordre en Louisiane et dans le Minnesota. Les vidéos amateur de ces deux homicides, très largement relayées sur les réseaux sociaux, ont provoqué une onde de choc à travers le monde.

Accompagné de Michelle Obama, le président américain s’exprimera lors d’une cérémonie œcuménique au cours de laquelle son prédécesseur George W. Bush prendra également la parole.

Depuis plusieurs jours, le débat autour de ces événements a pris une tournure plus passionnelle. L’ancien maire républicain de New York, Rudy Giuliani, a prononcé une virulente diatribe contre le mouvement « Black Lives Matter », à la pointe des dénonciations des bavures policières à l’encontre des Noirs. « Lorsque vous dites ‘Les vies des Noirs comptent’, c’est fondamentalement raciste », a-t-il estimé dimanche sur CBS, dénonçant des militants qui chantent « des chansons rap sur l’assassinat de policiers ».

L’ancien chef de la police de Philadelphie, Charles Ramsey, a, lui, estimé que les États-Unis étaient assis « sur un baril de poudre ».

Obama veut véhiculer une vision plus optimiste de la société américaine

Ces questions qui secouent la société américaine, surviennent à quelques mois de la fin du mandat de Barack Obama, à qui certains reprochent son manque d’implication sur les questions raciales depuis son arrivée au pouvoir. Les deux morts coup sur coup d’hommes noirs sous les balles de policiers sont le symbole d’un « grave problème » dans la société américaine, avait-il assuré vendredi depuis Varsovie où il participait à un sommet de l’Otan, avant d’apprendre la tuerie de Dallas.

Déplorant le fait que son pays avait vécu « trop de fois des tragédies » comme celles-ci, le premier président noir des États-Unis avait appelé la police à entreprendre des réformes.

Il rassemblera mercredi à la Maison Blanche des représentants des forces de l’ordre, des militants des droits civiques, des universitaires et des élus locaux pour « dégager des solutions concrètes », selon les termes de l’exécutif, face à la méfiance et la crainte qui dominent dans de nombreuses communautés.

S’il reconnaît que d’énormes progrès restent à accomplir, Barack Obama veut aussi essayer de faire passer une vision plus optimiste de la société américaine. Pour mieux illustrer son propos, il devrait rencontrer à Dallas un homme qui s’est imposé en quelques jours comme une figure à la fois rassurante et chargée d’espoir.

David Brown, chef de la police de la ville, homme noir à la tête d’une des polices les plus importantes du pays, a trouvé un ton et un message qui ont résonné bien au-delà des frontières du Texas. Dès vendredi, cet homme qui a vécu, depuis la fin des années 1980, la mort de son ancien coéquipier, de son frère et de son fils, tous tués par balles, a appelé à combler le fossé entre police et citoyens et à renouer les fils du dialogue.

Avec AFP

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