Porté à la tête de la liste nationale de la coalition Wattù Senegaal pour les législatives, Abdoulaye Wade se prépare à rentrer à Dakar pour battre campagne. Il est attendu ce dimanche à Dakar, selon plusieurs sources. En attendant , Me Wade s’est entretenu avec le groupe D Media, entretien au cours duquel il évoque plusieurs faits qui ont marqué l’actualité dont la polémique sur son investiture aux Législatives et l’exil de son fils Karim.
Morceaux choisis.
Législatives
«Si j’ai décidé de prendre part à ces élections, ce n’est pas de mon propre gré. Le Sénégal est en train de tomber dans la déliquescence. Le Sénégal que j’ai légué, est gâté, du moins d’après ce que j’ai ouïe dire, car je n’y suis pas allé.
Mais, d’après les échos qui me parviennent de partout et qui viennent de toutes les couches de la population, c’est que le Sénégal est gâté, la vie y est dure.
Ce que les gens souhaitent, c’est le redressement de la situation pour que le pays puisse aller l’avant. C’est pourquoi, je ne peux pas rester insensible devant de tels propos. C’est ce qui m’a poussé à m’investir où que je puisse me trouver ».
Affaire Karim Wade
«Macky Sall a nommé ses magistrats et il a dressé une liste de 20 personnes qui étaient ciblées par la Crei, seul Karim Wade a été jugé. J’aurai compris si Karim était le premier sur la liste. Mais non, et on a remué ciel et terre, avec des enquêtes et des commissions rogatoires, pour chercher des preuves compromettantes contre Karim Wade. Mais, ils ont fait chou blanc.
Macky Sall doit dire combien d’argent, il a dépensé sans rien trouver. Le seul argent qu’il déclare avoir trouvé, m’appartient. Dans le domaine bancaire, si l’on détient de l’argent dans son compte, il y a ce qu’on appelle la traçabilité. Pourquoi donc n’a-t-il pas essayé de suivre les traces. C’est parce qu’il sait qu’il aboutirait à mon compte(…).
Donc, il n’a vu aucun argent à part le mien. Finalement, la solution qu’il a trouvée, c’est de se tourner vers Bibo Bourgi, un ami de Karim Wade qui possédait des sociétés. C’est ainsi que qu’ils ont prétendu que les sociétés étaient la propriété de Karim ! Et Bibo n’était qu’un prête-nom. Donc, ils ont fait beaucoup de tort à Bibo Bourgi, dont le seul tort était le délit d’amitié ».
Le deal Doha/Dakar
« La vérité est que finalement, Macky Sall ne savait plus quoi faire de Karim Wade qui était devenu une patate chaude entre ses mains. C’est ça la vérité, il était dans un dilemme car il se disait que s’il le libérait, Karim passerait la nuit au Palais et s’il continue à le maintenir en prison, ce sont ses partisans qui envahiraient le palais.
C’est lui qui l’a dit en France, en reconnaissant que le dossier Karim Wade lui posait problème, car il est allé voir l’Emir du Qatar qui, soit disant en passant, est un ami de Karim. Il a dit qu’il traversait une situation difficile du fait que son ami était en prison et qu’il souhaite le relâcher.
C’est pourquoi il lui demandait de l’aider en venant le chercher à Dakar pour l’amener au Qatar. C’est comme cela que’ le procureur du Qatar a été envoyé le chercher. Karim ne voulait pas sortir de prison et c’est sur mon insistance, qu’il a fini par accepter d’autant que je lui ai dit que les élections étaient encore loin et qu’il pouvait aller au Qatar, en attendant.
Pour vous prouver que Karim était une patate chaude dont Macky Sall voulait se débarrasser, tous les papiers afférents à son voyage, ont été confectionnés dans la prison pour l’embarquer nuitamment à destination du Qatar (…).
Macky Sall ne veut pas que Karim revienne, c’est pourquoi, à chaque fois, il invente des choses sur lui, et la dernière, c’est l’histoire de cet homme mystérieux venu du Qatar et qui a été arrêté avec cinq millions. Un vrai mystère ! D’ailleurs, l’affaire s’est vite dégonflée et elle a vite été oubliée par ceux qui l’on inventée.
Candidature de Karim Wade
Nous n’avons qu’un seul plan et c’est le Plan A. Karim reste notre seul candidat et si Macky refuse qu’il se présente, il n’y aura pas d’élection et je tiens à l’avertir. Car c’est impensable que le Pds, le plus grand parti du Sénégal, soit privé d’élection. »