Parmi l’une des nouvelles arrivées dans la tanière, Élimane Franck Kanouté n’était pas connu du grand public avant d’être appelé par Aliou Cissé. Né à Boucotte là où sa carrière a été mise sur orbite, le néo-Lion de 21 ans est raconté dans sa localité dans un reportage réalisé par le quotidien national l’Observateur.
La région de Ziguinchor demeure l’une des localités les plus accueillantes d’internationaux dans l’équipe nationale du Sénégal. Positionné au centre de la ville, le quartier Boucotte perpétue la tradition et célèbre l’arrivée de l’un de ses fils dans la tanière, Elimane Franck Kanouté. Passé par les petites catégories de la Juventus de Turin, Franck fait actuellement la fierté de toute une localité dont ce jeune du nom de Badji qui rêve de suivre ses pas. « Je le connais, même si je l’ai pas vu jouer à Ziguinchor. Il habite pas loin d’ici ».
Fils de Jules, ancien footballeur, Franck a déjà dépassé son père dont il a perdu il y a quelques temps selon ce triste témoignage de Sidya Fall ; « son papa était malade, Elimane l’a appelé par WhatsApp et lui a dit : “tu as perdu du poids. Tu dois reprendre des forces, tu dois te lever vite car tu as encore des choses à m’apprendre”». Malheureusement, la volonté divine a décidé que le cours n’aura pas lieu.
Malgré son petit gabarit, Franck est vu comme un joueur très technique qui a appris des leçons de son défunt papa d’après son oncle Malick. « Il est un joueur technique. Ça ne saurait être autrement, son papa lui ayant transmis beaucoup de son savoir-faire. Il l’invitait à une partie de jonglage avec la menace de lui coller une gifle, s’il se ratait avec le ballon. Elimane s’appliquait comme pas possible et s’en sortait. Ce n’est pas pour rien qu’il soit bien décrit par sa technicité. S’il a pu intégrer la Juve, c’est qu’il a du talent ». L’actuel milieu de terrain du Cercle Bruges peut alors dire « merci papa ». Pendant son âge cadet, Franck Kanouté qui habitait Boucotte chez sa mère, préférait toujours jouer pour l’équipe de son papa ce qui ne faisait pas plaisir à son quartier. « Cela posait problème de le voir jouer contre l’équipe de son quartier. Un jour, lors d’un match du championnat populaire ”Navétanes” entre son équipe l’ASC Thilène et l’ASC Deego, il était décidé à faire un bon match. il était le maitre à jouer de son équipe et a marqué le but de la victoire pour ses partenaires. Après le match quand il est rentré à la maison, je m’en suis pris à lui », se rappelle son oncle Malick.
Issu d’une école de formation décimée par le naufrage du Bateau le Joola, Elimane Kanouté se fait de nouveau décrire par l’un de ses premiers formateurs de son prénom, Aicha : « Elimane est un gosse que j’ai accueilli dans mon école à l’âge de 10 ans. Il a fait 4 ans avec moi. Quand il est arrivé, il avait des qualités que nous avons améliorées. Nous avons fait de lui un milieu de terrain. Il marquait beaucoup de buts également. Quand son papa est devenu coach de l’ASC Thilène, il est venu me remercier me disant : “tu as fait de mon fils ce qu’il est, un bon footballeur. Je viens demander la permission de le reprendre parce que je travaille avec des partenaires”. C’est ainsi qu’il a emmené Elimane jouer aux “Navétanes” pour que les collaborateurs le puissent voir à l’œuvre ». Consciente des qualités d’un joueur issu dans son école, Aicha voit en Eli’ un milieu polyvalent. Un bénéfice pour Aliou Cissé alors.
Découvert cette saison en Jupiler Pro League avec le Cercles Bruges lors d’un match face au RSC Anderlecht, Elimane Franck Kanouté est effectivement un joueur d’un profil polyvalent. Il produit un bon football avec des contrôles et des dribbles pour se défaire de son adversaire et mettre en évidence ses attaquants. Sous le charme de ses belles performances, le joueur ayant passé dans plusieurs Clubs de Serie B en Italie attire les convoitises notamment du côté de la Principauté où l’AS Monaco lui fait les yeux doux. Face à la Guinée-Bissau dans une double confrontation, Franck Kanouté devrait faire son baptême de feu et ainsi avoir un bon coup « Franck » à jouer.
wiwsport.com avec l’OBS