Brillant intellectuel et enseignant ayant deux agrégations, le Professeur Omar Sankharé a été victime d’un lynchage sur des bases totalement infondées, ayant conduit à sa mort sociale d’abord, et sa mort physique ensuite.
Son ouvrage « Le Coran et la culture grecque » a été vilipendé, censuré ; lui-même traîné dans la boue, traité de mécréant, d’apostat, de franc-maçon et d’ennemi de l’islam. Il a été agressé physiquement et psychologiquement, nécessitant même une protection policière tellement les appels au meurtre étaient ouverts.
Qui a lu « le Coran et la culture grecque » ? Presque personne, l’ouvrage ayant été retiré des rayons dès que les boucliers se sont levés. Pas les religieux qui ont issu des Fatwas, pas la presse qui a relayé cette violence inouïe, encore moins tous ceux qui criaient et réclamaient son sang et sa mort. De flagrantes contre-vérités ont été dites au sujet du livre de Sankharé, qui n’y figurent nullement : la Fatiha a été révélée bien avant chez les Egyptiens, le Voyage nocturne n’a pas eu lieu, il y a des erreurs dans le Coran, le Prophète (PSL) a reçu des enseignements de Grecs. J’ai lu et relu l’ouvrage, seuls des esprits malveillants ont fait circulé ces monstruosités qui n’y sont point.
« Le Coran et la Culture grecque » est, pourtant, la meilleure défense qu’un musulman puisse faire pour sa religion : utiliser son savoir spécifique pour magnifier le caractère divin du message coranique et la véracité de la mission de Mouhammed (PSL). Si le Coran reprend des sagesses et des enseignements que l’on retrouve mille ans plus tôt chez les Grecs, c’est parce que le Livre saint est un « rappel pour l’humanité ». Helléniste chevronné, Sankharé est allé puiser chez les Grecs ce qui défend le Coran comme « dernière révélation de Dieu à l’humanité ». Ce livre est un acte de foi basé sur des principes qu’affectionne le Coran : la recherche (S12V8), la vérité (S17V106) et la lumière (S24V35). Sankharé a été incompris et mis à mort socialement sans pitié.
L’intolérance des religieux l’a tué. Ils l’ont jugé et crucifié sans avoir lu son livre. Pourtant, le Coran est formel : il ne faut jamais se prononcer sur ce dont on n’a aucun savoir (S17V36), il faut toujours vérifier l’information qui est portée à votre connaissance (S49V6), il ne faut discuter avec quelqu’un qui a un livre que de la meilleure des façons (S29V46), il faut toujours traiter son frère de foi avec une fraternelle bienvaillance (S49V10) et il ne faut sortir de sa bouche que les meilleures des paroles (S17V53).
Le Coran s’adresse aux « doués d’intelligence » qui réfléchissent, méditent sur tout et agissent de la meilleure des façons (Ihsaan). Des réactions purement émotionnelles, qui n’arrivent même pas au rationnel (au moins lire le livre !), encore moins au spirituel (Ihsaan) n’ont rien d’islamique. La religion véritable utilise toujours le rationnel pour se hisser vers le spirituel. Une religion sans rationalité ni spiritualité mène droit vers l’obscurantisme et fait le lit de tous les extrémismes et désordres. Or, Dieu n’aime pas le désordre.
La lâcheté de la communauté universitaire l’a tué. Aucun soutien institutionnel, ni syndical, ni individuel. La peur au ventre, l’Université s’est terrée dans un mutisme coupable, très éloigné du courage et de l’honnêteté intellectuels qui fondent l’esprit scientifique. Un universitaire a le droit de faire des recherches sur tous les sujets et de les publier. Celui qui n’est pas d’accord avec lui peut le contredire avec des arguments intellectuels. C’est ainsi que jaillit le savoir. Si une université ne peut pas défendre un de ses plus illustres membres en cela, que lui reste-t-il ? A défendre des postes, des carrières et des revendications alimentaires. La lumière et la vérité n’étant plus les référents suprêmes.
La passivité étatique l’a tué. Aucune autorité n’a osé pipé mot pour défendre un serviteur de quarante ans de l’Etat. L’Etat n’a fait que précipiter sa mort psychologique et sociale en lui donnant une protection policière au vu et au su de tous.
Un homme de savoir doit être promu, protégé et mis à l’aise. Le tuer socialement sur des bases totalement fallacieuses est symbolique d’une communauté qui néglige le savoir avec toutes les conséquences de régression et de domination des autres que cela sous tend.
L’intolérance, la lâcheté et la passivité sont les contraires de ce qui fait avancer un peuple. Hélàs, elles sont bien présentes chez nous. Tout le monde peut en être victime.
Pour tout le tort que nous lui avons fait, le Professeur Omar Sankharé mérite le Paradis.
Dieu saura reconnaître les Siens, Lui, le meilleur des juges.
Mamadou Sy Tounkara
Son ouvrage « Le Coran et la culture grecque » a été vilipendé, censuré ; lui-même traîné dans la boue, traité de mécréant, d’apostat, de franc-maçon et d’ennemi de l’islam. Il a été agressé physiquement et psychologiquement, nécessitant même une protection policière tellement les appels au meurtre étaient ouverts.
Qui a lu « le Coran et la culture grecque » ? Presque personne, l’ouvrage ayant été retiré des rayons dès que les boucliers se sont levés. Pas les religieux qui ont issu des Fatwas, pas la presse qui a relayé cette violence inouïe, encore moins tous ceux qui criaient et réclamaient son sang et sa mort. De flagrantes contre-vérités ont été dites au sujet du livre de Sankharé, qui n’y figurent nullement : la Fatiha a été révélée bien avant chez les Egyptiens, le Voyage nocturne n’a pas eu lieu, il y a des erreurs dans le Coran, le Prophète (PSL) a reçu des enseignements de Grecs. J’ai lu et relu l’ouvrage, seuls des esprits malveillants ont fait circulé ces monstruosités qui n’y sont point.
« Le Coran et la Culture grecque » est, pourtant, la meilleure défense qu’un musulman puisse faire pour sa religion : utiliser son savoir spécifique pour magnifier le caractère divin du message coranique et la véracité de la mission de Mouhammed (PSL). Si le Coran reprend des sagesses et des enseignements que l’on retrouve mille ans plus tôt chez les Grecs, c’est parce que le Livre saint est un « rappel pour l’humanité ». Helléniste chevronné, Sankharé est allé puiser chez les Grecs ce qui défend le Coran comme « dernière révélation de Dieu à l’humanité ». Ce livre est un acte de foi basé sur des principes qu’affectionne le Coran : la recherche (S12V8), la vérité (S17V106) et la lumière (S24V35). Sankharé a été incompris et mis à mort socialement sans pitié.
L’intolérance des religieux l’a tué. Ils l’ont jugé et crucifié sans avoir lu son livre. Pourtant, le Coran est formel : il ne faut jamais se prononcer sur ce dont on n’a aucun savoir (S17V36), il faut toujours vérifier l’information qui est portée à votre connaissance (S49V6), il ne faut discuter avec quelqu’un qui a un livre que de la meilleure des façons (S29V46), il faut toujours traiter son frère de foi avec une fraternelle bienvaillance (S49V10) et il ne faut sortir de sa bouche que les meilleures des paroles (S17V53).
Le Coran s’adresse aux « doués d’intelligence » qui réfléchissent, méditent sur tout et agissent de la meilleure des façons (Ihsaan). Des réactions purement émotionnelles, qui n’arrivent même pas au rationnel (au moins lire le livre !), encore moins au spirituel (Ihsaan) n’ont rien d’islamique. La religion véritable utilise toujours le rationnel pour se hisser vers le spirituel. Une religion sans rationalité ni spiritualité mène droit vers l’obscurantisme et fait le lit de tous les extrémismes et désordres. Or, Dieu n’aime pas le désordre.
La lâcheté de la communauté universitaire l’a tué. Aucun soutien institutionnel, ni syndical, ni individuel. La peur au ventre, l’Université s’est terrée dans un mutisme coupable, très éloigné du courage et de l’honnêteté intellectuels qui fondent l’esprit scientifique. Un universitaire a le droit de faire des recherches sur tous les sujets et de les publier. Celui qui n’est pas d’accord avec lui peut le contredire avec des arguments intellectuels. C’est ainsi que jaillit le savoir. Si une université ne peut pas défendre un de ses plus illustres membres en cela, que lui reste-t-il ? A défendre des postes, des carrières et des revendications alimentaires. La lumière et la vérité n’étant plus les référents suprêmes.
La passivité étatique l’a tué. Aucune autorité n’a osé pipé mot pour défendre un serviteur de quarante ans de l’Etat. L’Etat n’a fait que précipiter sa mort psychologique et sociale en lui donnant une protection policière au vu et au su de tous.
Un homme de savoir doit être promu, protégé et mis à l’aise. Le tuer socialement sur des bases totalement fallacieuses est symbolique d’une communauté qui néglige le savoir avec toutes les conséquences de régression et de domination des autres que cela sous tend.
L’intolérance, la lâcheté et la passivité sont les contraires de ce qui fait avancer un peuple. Hélàs, elles sont bien présentes chez nous. Tout le monde peut en être victime.
Pour tout le tort que nous lui avons fait, le Professeur Omar Sankharé mérite le Paradis.
Dieu saura reconnaître les Siens, Lui, le meilleur des juges.
Mamadou Sy Tounkara