Le principe de la tenue d’un référendum tenait initialement au souci d’un formalisme juridique qui, quoique discutable, avait son charme: faire valider par le Peuple souverain l’engagement volontaire de son premier serviteur à réduire son mandat, de sept à cinq, pour donner l’exemple à ses successeurs et pour la postérité. Au fil des mois et des années, cette question simple et généreuse, a été remplacée par un package de mesures, 15 ou 18 voire 20 selon l’humeur du stratège en chef de cette initiative. La première raison de dire NON est pour marquer notre désaccord quant au procédé qui prend les allures d’une véritable embrouille.
Le référendum est donc confus au niveau de l’intention véritable de son initiateur, mais aussi dans sa formulation, en raison des questions multiples et différentes auxquelles il faut répondre, en même temps, par un seul OUI ou NON.
– le référendum est aussi chargé d’arrières pensées politiciennes. Ainsi, il divise plus qu’il ne rassemble. On le voit, les lignes et les alliances politiques bougent, tant à l’intérieur de la majorité qu’au sein de l’opposition, renforçant le système de vases communicants au sein d’une caste de politiciens et d’affairistes en tous genre. À qui profite la » recomposition » en cours? Est-ce décent?
– De plus, le référendum est coûteux. Par les temps qui courent, et au delà des deux milliards annoncés comme budget, les autres milliards dépensés de manière visible ou souterraine auraient pu servir à satisfaire bien d’autres urgences. Le front social ne s’échauffe t-il pas?
– Pourtant,les points soumis à référendum méritaient un dialogue politique préalable et sincère pour bâtir un consensus, le plus large possible, sur notre Charte Fondamentale.
– Sous ce rapport, une campagne d’explication des différents points dans les langues nationales aurait permis une engouement populaire et garantit l’adhésion du plus grand nombre à la Constitution de la Republique.
– Enfin, le moment choisi, et les délais contraignants dans lesquels le référendum a été convoqué, sans consultation ni information préalable des acteurs politiques, est une raison supplémentaire de dire NON, a défaut d’avoir pu faire entendre la voix de la raison pour son report ou son annulation pure et simple.
NON! Afin qu’un signal fort soit donné à tous ceux qui seraient tentés d’établir une règle, non écrite, d’une frivolité de la Parole présidentielle qui soit acceptable
NON! Pour l’avènement d’une Nouvelle Republique, plus adaptée aux contraintes du monde actuel et plus apte à prendre en charge les ambitions de mieux-être de notre Peuple!
NON ! Parce qu’en vérité, les institutions ne valent que par la qualité et la carrure des hommes et des femmes qui les incarnent. Ils doivent mériter notre confiance et forcer notre respect! Hélas le doute s’installe… NON au doute!
Amadou Tidiane WONE
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