Il s’est passé un fait insolite hier, lundi 10 avril, à la «petite» mosquée de Niary Tally. Pour une même séance de prière (la dernière du soir), à l’intérieur du même lieu de culte, deux imams ont dirigé des fidèles divisés. L’opposition a viré à la bataille rangée dans la rue. La police est intervenue pour séparer les deux camps et vider la mosquée de ses occupants.
Les deux imams en conflit sont Sanoussi Dramé et Bibi Ndao. Chacun se dit légitime. Le premier (le seul à s’être exprimé sur l’affaire) affirme qu’il occupe la fonction d’imam à la mosquée de Niary Tally depuis 2004. Qu’il a été coopté et affecté en sixième position à l’époque.
D’après son récit, suite à la disparition de l’imam ratib El Takha Diop, l’adjoint de ce dernier, imam Bayla Kane, préposé à la désignation de l’imam de la «petite» mosquée, a jeté son dévolu sur lui. C’était au mois de mars dernier.
«Curieusement, indique Sanoussi Dramé, lors de la grande prière de vendredi dernier, l’imam a demandé à s’adresser à l’assistance, pour une information importante. Il a laissé l’imam Bibi Ndao le soin de révéler la teneur. (Ce dernier) a sorti une feuille et désigné deux imams, me reléguant à la troisième position. J’ai pris le micro et dénoncé ces pratiques peu orthodoxes.»
Depuis ce jour, les relations entre Sanoussi Dramé et Bibi Ndao sont tendues. Et ce qui devait arriver arriva hier. Sous les yeux de fidèles et de passants médusés.