La ministre gambienne des Affaires étrangères, Neneh Macdouall Gaye, a déclaré ce dimanche, à Dakar que la Gambie “n’a pas de problème avec la construction du pont” sur son fleuve, mais elle déplore que l’architecture de l’infrastructure empêche la navigation sur ce cours d’eau.
Elle s’exprimait en marge des négociations ouvertes à Dakar par les deux pays pour le retour à la normale de la traversée du territoire gambien par les transporteurs sénégalais.
“L’architecture doit favoriser la bonne circulation des pirogues. Nous devons discuter pour changer l’architecture”, a insisté Neneh Macdouall Gaye.
L’agenda de la réunion bilatérale porte sur les postes de contrôle frontaliers et la construction d’un pont sur le fleuve Gambie, dont le financement est déjà bouclé par la Banque africaine de développement, pour un montant de 50 milliards de francs FCA, selon le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
Il a énuméré le transit routier, les relations commerciales bilatérales, la gestion des frontières terrestres, la coopération judiciaire, l’entraide judiciaire, la pêche maritime et fluviale, les migrations et les affaires consulaires parmi les questions à discuter par les deux délégations.
“Nous n’avons pas fermé la partie gambienne de notre frontière”, a soutenu Neneh Macdouall Gaye, concernant le “blocus” évoqué par des médias sénégalais à la suite du durcissement des conditions de la traversée du territoire gambien, au grand dam des transporteurs sénégalais.
“Nous avons supprimé la mesure d’augmentation des droits de passage sur le fleuve Gambie”, a-t-elle déclaré.
Les autorités gambiennes ont décuplé le montant des droits de passage sur le fleuve Gambie, que les transporteurs sénégalais payaient avant de traverser ce cours d’eau ou d’emprunter la route dénommée la “Transgambienne”.
Mécontents de cette décision, les routiers sénégalais boycottent le territoire gambien et passent par la ville de Tambacounda (est) pour aller du nord au sud, et vice versa. Cette mesure allonge beaucoup le trajet et augmente le coût du transport.
“Seule la discussion peut permettre de régler nos problèmes. Nous sommes une même famille. Nous avons la même culture, les mêmes noms de famille, etc.”, a ajouté Mme Gaye, qui dirige la délégation gambienne prenant part aux négociations.
“Notre président (Yahya Jammeh) déclare qu’il est panafricaniste et musulman. Le mois du Ramadan approche. La frontière est fermée et les populations souffrent. Nous ne devons pas être indifférents à cette situation”, a-t-elle affirmé.
Mme Gaye assure que la délégation gambienne est venue “discuter et dialoguer pour raffermir les relations entre les deux pays”.
Aps