Le professeur Hamady Bocoum, directeur du Musée des civilisations noires (MCN), a rendu hommage au professeur Cyr Descamps, un archéologue français “très attaché au Sénégal”, décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Perpignan (France), saluant “un des porte-parole de l’archéologie au Sénégal et en Afrique de l’Ouest” en général.
Son décès, survenu à l’âge de 80 ans, a été annoncé par la section sénégalaise de la Communauté africaine de culture (Cacsen) dont il était membre. Cyr Descamps, qui a longtemps habité l’île de Gorée, était arrivé au Sénégal en 1964 pour les besoins de son service militaire de parachutiste. “Cyr Descamps est resté très attaché à notre pays depuis son arrivée. Il y a fait ses humanités. Il a découvert au Sénégal la véritable archéologie.
Il a passé sa thèse d’archéologie ici et a fait sa carrière d’archéologue à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) Cheikh Anta Diop, jusqu’à sa retraite”, a témoigné Hamady Bocoum, qui fut avec Penda Mbow un disciple de Cyr Descamps.
Ce dernier a parallèlement enseigné l’archéologie à la faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop, en même temps qu’il s’est initié à l’archéologie sous-marine. “Sa carrière archéologique est intimement liée au Sénégal jusqu’à la retraite. Il a été quelqu’un de très important pour nous tous, parce qu’il a été pour notre génération, le professeur le plus gradé du département d’histoire dans le domaine de l’archéologie”, ajoute-t-il.
Selon Hamady Bocoum, le professeur Cyr Descamps a transmis à sa génération “le virus” de l’archéologie, une matière incluant l’archivistique et l’enquête orale ou documentaire. “Le document archéologique, contrairement au document archivistique classique, ne dit pas les choses de manière explicite.
C’est nous qui devons l’interpréter et Cyr Descamps a contribué à nous apprendre cela”, a-t-il souligné. Le chercheur Cyr Descamps avait été recruté à l’IfAN en mars 1965, un an avant le premier Festival mondial des arts nègres de 1966 initié par le premier président du Sénégal Léopold Sédar Senghor dont il a toujours gardé un souvenir vivace .Il est de la première génération d’étudiants formés au certificat d’histoire d’Afrique. En 1972, il a soutenu sa thèse sur “La préhistoire du Sénégal”, publiée par les Nouvelles éditions africaines du Sénégal. Chercheur associé à l’IFAN et maître de conférences honoraire à l’université Perpignan, il a publié de nombreux ouvrages et articles sur l’archéologie au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.