La condamnation en première instance de Khalifa Ababacar Sall à 5 ans de prison ferme soulève polémique, suspicion, supputations… Ndiack Fall, juriste et pénaliste à l’Ucad, parle d’une imbrication du politique et du judiciaire dans ce procès.
Ndiack Fall, Ndiack Fall, juriste et pénaliste, a fait sa lecture du verdict du procès Khalifa Sall.
« Dans ce procès, dire qu’il s’agirait d’un débat purement judiciaire, cela me parait quelque peu inexact. Il y a ici une imbrication du politique et du judiciaire. Parce que, la personne atraite au niveau des juridictions est une personnalité politique », déclare-t-il dimanche dans Remue-ménage sur la Rfm.
Et le juriste craint dans cette affaire qu’il ait « le syndrome Chaque Chirac. Ce que en son temps, M. Jacques Chirac avait été maire de Paris. De la mairie de Paris, il est allé à la conquête de L’Elysée. Dans cette posture, on peut dire que M. Khalifa Sall étant maire de Dakar peut avoir certaines ambitions. Il se trouve que cela peut interférer un peu sur l’affaire qui le concerne ».
Ceci étant, poursuit-il, « on peut reprocher des infractions déterminées. Mais en général, prévoir tout simplement qu’il s’agit d’une infraction de droit commun qui n’aurait aucun rapport avec la politique cela me paraîtrait quelque peu curieux. Autrement dit, il y a une imbrication et du politique et du judiciaire ».
Khalifa Ababacar Sall, député-maire de Dakar, a été condamné vendredi dernier, à 5 ans de prison ferme assortis d’une amende de 5 millions et d’une saisie du 1/5e de ses biens. Escroquerie aux deniers publics, faux et usage de faux en écriture de commerce, association de malfaiteurs, sont entre autres chefs d’accusation contre lui.
Les voies de recours sont ouvertes. Et les avocats de Khalifa Sall et de l’Etat vont interjeter appel.