Le naufrage d’une pirogue au large de la Mauritanie a fait à ce jour 62 victimes alors que 85 survivants sont pris en charge par les autorités mauritaniennes, l’Oim et le HCR à Nouadhibou. La majorité des victimes de ce drame est originaire de la Gambie d’où l’embarcation de fortune est partie avec à bord entre 150 et 180 passagers. Le Sénégal est également touché, comme le nous le révélions hier. Seulement, l’impact est plus important que nous ne le pensions car, les informations dont nous disposions hier faisait état de six sénégalais parmi les rescapés.
Entre temps, Dakaractu a appris qu’il y a bel et bien des citoyens Sénégalais parmi les candidats à la migration, morts noyés. Selon des sources officielles, les naufragés sénégalais sont au nombre de vingt et un dont treize morts et huit rescapés.
Outre les Iles du Saloum, dans la région de Fatick, qui auraient enregistré au moins huit victimes, la ville de Karang qui se trouve à la frontière avec la Gambie compte aussi ses morts. Selon des informations bien recoupées, six personnes de sexe masculin, âgées entre 18 et 50 ans, provenant de Karang étaient dans la pirogue partie de Barra, en Gambie le 27 novembre dernier et qui a chaviré le mercredi 04 décembre non loin de Nouadhibou, en Mauritanie.
Amadou Dioum et Abdourahmane Diallo, (élèves en classe de 3e), Aliou Badara Guèye (cablodistributeur), Ngouda (cambiste) et Khadim Ndiaye (conducteur de moto-jakarta ou jakartaman) sont les cinq candidats originaires de Karang morts dans le chavirement de la pirogue.
Plus chanceux que ses camarades, Amadou Boye Diao, lui aussi élève en classe de 3ème a survécu, a-t-on appris du côté de Karang. Pour financer ce voyage qui s’est malheureusement terminé à Nouadhibou, dans le nord ouest de la Mauritanie, cet élève a vendu la moto-jakarta de son père, nous informe-t-on.
Très affecté par le drame, le maire de Karang, Diokine Gomis que Dakaractu a contacté ce vendredi, fait savoir qu’il suit l’évolution de la situation de près pour donner aux parents des victimes toutes les informations dont elles auraient besoin à propos du sort qui vient de s’abattre sur leurs fils partis à la recherche d’une vie meilleure.
« C’est une triste nouvelle. Nous ne nous attendions pas à ce que nos enfants perdent la vie de cette manière. C’est l’avenir de la commune qui est ainsi compromis avec la disparition de ces jeunes, morts à la fleur de l’âge », regrette Diokine Gomis.
Mais la plus grande crainte du premier magistrat de la commune de Karang, c’est de voir d’autres jeunes partir après ce drame. D’ailleurs, ajoute-t-il, les recherches continuent pour savoir s’il n’y a pas d’autres candidats qui seraient sur le départ. Des pirogues parties des côtes gambiennes et qui auraient atteint les Iles Canaries auraient réanimé l’espoir des jeunes de cette zone qui sont des laissés pour compte.
ndarinfo