Après 50 ans de carrière dans la musique et pas moins de 48 albums, le Roi de la rumba congolaise, Papa Wemba s’éteint sur scène. Retour sur le parcours artistique de ce roi d’Afrique.
Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba dit Papa Wemba, voit le jour 14 Juin 1949 à Lubefu dans le Kasaï-Oriental, au Congo belge (actuelle République démocratique du Congo). Né d’un père ancien soldat reconverti en chasseur et d’une mère, pleureuse professionnelle, il grandit dans la pure tradition africaine, avec ses délices et ses saveurs. C’est en entrainant régulièrement Papa Wemba avec elle, que celui-ci est initié à la musique et au chant. Il renforcera ses prérequis en cultivant sa voix de ténor dans une chorale à l’église. C’est assez naturellement qu’à la mort de ses parents, il s’oriente vers la musique populaire kinoise dans le quartier de Matonge, berceau de la Rumba. Sous le pseudonyme de “Jules Presley”, Papa Wemba se forge petit à petit un nom, une histoire.
Papa Wemba ne tardera pas à conquérir la ville de Kinshasa, puis le Congo tout entier. Rapidement, il franchit les échelons et rencontre celui qui donnera un second souffle à sa carrière. Peter Gabriel, producteur britannique lui-même auteur-compositeur-interprète, amènera Papa Wemba dans ses périples à travers le monde. L’artiste se retrouve en Europe, aux États-Unis, et même au Japon. Partout, Papa Wemba, est célébré : la légende est en marche. Ainsi de fil en aiguille, Papa Wemba marque son temps et les générations. Dans ses valises, un recueil musical riche, un passeport embaumé des effluves du fleuve Congo et de sa Rumba. Il est l’ambassadeur principal de ce style musical d’où son surnom de “Roi de la rumba”.
Les collaborations pleuvent. Aussi bien en Afrique qu’en Europe, les grands noms de la musique internationale se bousculent pour poser à coté de ce monument. Tabu Ley Rochereau, Manu Dibango, Koffi Olomidé, Youssou N’Dour, Angélique Kidjo, Salif Keïta,Ophélie Winter, la liste est interminable. En 1995, Papa Wemba commet “Emotion”. L’album est un succès. 500 000 exemplaires en une année, c’est un disque d’or aux États-Unis. Il est désormais consacré comme l’une des grandes figures de la World Music. Il est également déclaré meilleur vedette africaine aux Kora 1997. Mais le talent de cet homme ne s’arrête pas là. Il s’essaye au Cinéma.
Papa Wemba et Koffi Olomide
En effet, en 1987 déjà, il était l’acteur principal du film belgo-zaïrois “La vie est belle” deNgangura Dieudonné Mweze et Benoît Lamy. De ce fait, ce n’est pas en aventurier qu’en 1997, on le retrouve dans “Le Combat de fauves” de Benoît Lamy. Il remet cela en 2012, dans le film dramatique “Kinshasa Kids” de Marc-Henri Wajnberg. Un artiste à plusieurs casquettes. Une carrière riche et bien remplie qui s’est malheureusement achevée cette année en plein concert.
Pour la plus grande tristesse de ses fans et proches, l’aventure se termine le 23 Avril 2016, durant le FEMUA 2016, (Festival des musiques urbaines du quartier d’Anoumabo). Alors qu’il entame sa quatrième chanson, le chanteur congolais s’effondre sur scène. Les secours arrivent et le font évacuer … Malheureusement, ce 24 Avril 2016, son décès est annoncé. Papa Wemba était âgé de 66 ans. L’émotion est énorme à travers le monde de la musique.
A coté de l’immense discographie de l’artiste, on retiendra la grande famille tristement éplorée qu’il laisse derrière lui. Car en plus d’être prolifique artistiquement, Papa était aussi le père d’une famille nombreuse. 44 ans de relations et 7 enfants avec sa femme Amazone, 32 enfants reconnus dont il en avait la charge. Papa n’est plus, mais ses oeuvres, elles, seront éternelles.
Que ton âme repose en paix Papa Wemba…
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K.Y.
Papa Wemba en tenue sombre avec le groupe Isifi Lokole
Papa Wemba le jour de son mariage avec Marie Rose Amazone
Papa Wemba en famille
