Depuis plusieurs décennies la communauté peule en Afrique, estimée à environ cinquante millions (50.000.000) d’âmes, n’a cessé d’être victime d’exactions dans plusieurs Etats comme la Mauritanie, le Mali, la Guinée, la Centrafrique, le Burkina-Faso, le Benin etc.
En effet, la communauté peule a été victime de massacres en Mauritanie entre 1986 et 1991, en Guinée depuis le régime de Sékou Touré, en Centrafrique depuis la chute de la Séléka et au Mali depuis l’avènement d’Ibrahim Boubacar Keita.
Les mouvements islamistes armés qui agissent en Afrique de l’Ouest regroupent en leur sein plusieurs communautés, notamment touareg et arabes (Ansar Eddine), Haoussa (Boko Haram) et autres. Et pourtant, c’est la communauté peule qui est stigmatisée et assimilée injustement au terrorisme islamique par certaines puissance occidentales et leurs médias dont Jeune Afrique, RFI et le Monde diplomatique alors même que cette communauté peule est victime de premier rang de cet islamisme radical.
Si les mouvements islamistes ont pu proliférer dans le Sahel, c’est parce que la présence des Etats s’est amoindrie progressivement dans ces zones, laissant les populations rurales en état de marginalisation socioéconomique, dans des conditions de pauvreté, mais surtout dans une situation de totale insécurité. Cela n’a rendu que plus facile l’installation et la dissémination de l’islamisme radical rampant.
Le seul véritable moyen de lutter contre l’extrémisme religieux est l’élaboration d’un projet de lutte contre la pauvreté.
Pour mieux écraser et exterminer la communauté peule, à l’initiative des présidents Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Idriss Deby Itno du Tchad et Ibrahim Boubacar Keita du Mali reconnus pour leur haine à l’égard des peuls, le G5-Sahel est créé au nom de la lutte contre le terrorisme. Rappelons que ce sont ces mêmes Etats qui ont engendré les conditions favorables à l’expansion du terrorisme, et qui se remettent à terroriser leurs populations, sous prétexte de lutte contre le phénomène qu’ils ont favorisé. Ces groupes islamistes armés sont composés de toutes les communautés, alors, pourquoi indexer particulièrement les peuls ?
C’est dans ces conditions et par souci de dénoncer ce vaste complot contre la communauté peule que des hommes et femmes vivant dans différents pays africains, de la Mauritanie au Soudan, ont décidé de créer l’organisation dénommée : Mouvement Panafricain pour la Renaissance dont les principaux objectifs sont :
- Réaffirmer que les peuls sont dans leur écrasante majorité opposé au radicalisme religieux ;
- Démontrer que les peuls sont doublement victimes, tant des groupes djihadistes que des forces étatiques censés les combattre les terroristes et protéger les communautés civiles ;
- Dénoncer l’acharnement des médias occidentaux et la propagande dangereuse des régimes dictatoriaux qui cherchent un moyen d’exterminer les peuls (L’exemple du Front de Libération du Macina est notoire puisque cette organisation n’a d’existence réelle que sur les médias, et a, de ce fait, été créée de toute pièces et de façon imaginaire par le régime malien et les médias occidentaux afin de stigmatiser les peuls dans le but des créer les conditions d’un génocide et d’une extermination systématique de l’ethnie peule au Mali)
- Prendre en témoins les peuples épris de justice ;
- Dénoncer l’attitude des puissances Européennes qui soutiennent des tyrans dangereux dans leur projet de tuer la Démocratie et massacrer une partie de leurs peuples.
Pour exécuter leur projet cynique et inique, les chefs d’Etats des pays du G5-Sahel ont demandé de gros financements au nom de la lutte contre le terrorisme, financements que la France et l’Union Européenne sont prêtes à accorder.
Nous attirons l’attention de ces puissances occidentales sur la lourde responsabilité qu’elles auront à endosser en finançant ces Etats dirigés par des dictateurs qui ont massacré leurs peuples et qui, pour se maintenir toute leur vie au pouvoir sont prêts à tout. Ces financements vont plutôt permettre à ces tyrans de renforcer leur pouvoir, d’exacerber les tensions sociales et tuer la Démocratie. La France et l’Union Européenne sont-elles prêtes à endosser cette responsabilité ? Nous nous félicitons de la position des USA qui ont rejeté catégoriquement un tel projet. Comment accorder de tels moyens et donner une carte blanche à des dictateurs comme Idriss Deby Itno dont l’armée est accusée de crimes en Centrafrique, Ould Abdel Aziz dont la volonté d’épuration raciale en Mauritanie de tout ce qui est de race noire n’est plus à démontrer et Ibrahim Boubacar Keita dont l’armée et les milices donzos bambaras massacrent des peuls innocents (femmes, enfants, vieillards, et autres personnes sans défense) ?
Ces despotes ont déjà prouvé qu’ils peuvent massacrer sans regret une partie de leur peuple juste pour des raisons ethniques sur fond de visées financières de leurs projets macabres ?
Au nom de quoi la France se permet-elle d’intervenir militairement en Afrique ? Si la France veut lutter contre le terrorisme pourquoi n’intervient-elle pas contre Daech qui commet régulièrement des attentats en France ? Ou c’est parce que l’Afrique est un maillon faible dont les terroristes ne peuvent atteindre la France et l’Europe ?
La France de Monsieur Macron est en passe d’armer des dictateurs sanguinaires et elle portera l’entière responsabilité des conséquences dramatiques qui résulteront des interventions qui ressemblent plus à un programme d’épuration ethnique qu’à autre chose, en parfaite réplique de ce qui s’est passé au Rwanda dans les années 1990.
En conséquence, le Mouvement Panafricain pour la Renaissance dénonce et exige l’arrêt immédiat de ce projet d’épuration ethnique cautionné par certains régimes Européens avec à leur tête la France, et demande l’implication des Nations-Unies et de tous les peuples libres attachés à la Démocratie, à la justice et à la liberté.
Le 20 juin 2017
Les signataires :
Abdoul Birane Wane (Mauritanie)
Abou Dia (Mali)
Alhadji Amadou Diallo (Ghana)
Garba Mokaaba (RCA)
Alphonse Baldé (Guinée)
Sultan Ibrahim (Nigéria)
Békaye Cissé (Mali)
Barry Fathi (Burkina-Faso)
Juuldo Malaado (Mauritanie)
Idrissou Boukar (Cameroun)
Ousmane Mamadou (Burkina-Faso)
Baba Ladde (Zambie)
Manouga Hamadou Djando (RCA)
Saydou Aliou (RCA)
Abou Abdallh (Soudan)
Barkindo Sow (Sénégal)
Oumar Wagne (Mauritanie)
Alhadji Mouhamadou (Togo)
Abdoulaye Diallo (Guinée)