Le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse se veut clair: » je ne suis pas tête de liste ». Telle a été sa réponse à la question qui était sur toutes les lèvres depuis quelques temps. En effet, l’information avait paru dans la presse et présentait l’actuel président de l’Assemblée nationale et président de l’Alliance pour le progrès (AFP) comme tête du liste de Benno Bokk Yakar. Ainsi, M. Niasse a tenu à préciser les choses afin que nul n’en ignore.
Vous êtes président de l’Assemblée nationale et dans 6 mois, on va renouveler cette institution. Serez-vous tête de liste encore de Benno Bokk Yaakaar ?
Les investitures ne sont pas encore arrivées, je suis Mousatpha Niasse, président de l’Assemblée nationale. Je ne suis pas tête de liste. Et je ne sais pas qui va être tête de liste de la coalition BBY pour les prochaines législatives. C’est clair ?
Vous êtes socialiste de formation, et la crise qui mine le PS ?
Non, je ne parle pas de cette affaire.
En tant qu’ancien patron de la diplomatie sénégalaise, quelle lecture faites-vous de la gestion de la crise gambienne ?
J’ai suivi pas à pas l’évolution de ce dossier qui, au soir du premier décembre, avait donné vainqueur Adama Barrow contre YahyaJammeh, et ce dernier a félicité le vainqueur. Mais, 9 jours après, il s’est rétracté en contestant la victoire d’Adama Barrow. C’est pour cela que la communauté internationale a pris en main ce dossier, en indiquant que le droit et la loi devraient être respectés. Le dossier a été mené de main de maitre par les 14 chefs d’états de la CEDEAO.La diplomatie souterraine a joué positivement pendant plusieurs jours, pour aller à un résultat qui consistait à convaincre à YahyaJammeh de céder le pouvoir pour éviter l’option militaire.
Est-ce que les choses se sont passées dans les règles de l’art ?
Tout a été fait, dans la légalité, le droit intentionnel, la loi et surtout, selon les pratiques internationales en matière de gestion de crise. Et finalement, la raison et la sérénité, la logique et la sérénité l’ont remporté sur le refus catégorique du président YahyaJammeh de quitter le pouvoir. Et pour l’option militaire car les chapitres 6 et 7 des Nations unies règlent ce problème.
Comment analysez-vous l’implication du Sénégal dans cette crise?
Il faut saluer plutôt l’implication du Sénégal dès les premières heures. Le territoire gambien est à l’intérieur du territoire sénégalais et la Gambie n’a de frontière qu’avec le Sénégal. Cela dit, il est important que le Sénégal puisse, dès le départ, s’impliquer avec discrétion, fermeté et savoir-faire. Et le président Macky Sall n’a pas prononcé un seul mot pendant tout ce processus. Pourtant, il travaillait. Au dernier moment, quand il s’est agi de prendre les dernières décisions, cela s’est passé à Dakar entre lui, le président mauritanien et le nouveau président Adama Barrow.
A votre avis, quel doit être le sort réservé au président Jammeh ?
Ho !Je serais bien imprudent de vouloir donner une idée sur le sort qui attend le président YahyaJammeh. D’abord cela dépend de Dieu. Il faut laisser voir, laisser faire et regarder comment vont évaluer les relations entre l’ancien président et son pays, et aussi en tant que citoyen gambien. Il est en Guinée équatoriale, mais Yahya est toujours citoyen gambien. Et puis laisser à la communauté internationale selon ses soins,selon ses procédures avec les conventions en vigueur,gérer ce dossier.