« Je suis de Mbour où j’allais en vacances chez ma tante. C’est elle qui m’a éduquée après le décès de ma mère au quartier Diamaguène II. Ensuite, dernièrement, je me suis rendu en Mauritanie chez ma grande sœur, il y a de cela quatre mois ». Lors de son séjour d’un mois au sein de cette localité, se rappelle-t-il « ily avait des gens qui faisaient des campagnes de sensibilisations pour inciter les gens à faire le dépistage du Sida. « J’ai fait le dépistage et cela s’est révélé positif », confie-t-il. Et, voilà que depuis quatre mois, il vit avec le virus du sida. « Quand j’ai découvert que j’avais contracté le virus du sida, je n’étais plus moi-même. J’ai même pensé au suicide. Je me suis dit pourquoi ça m’arrive à moi ». Après avoir renoncé à se donner la mort, il a décidé de s’en ouvrir à ma sœur. Celle-ci, selon lui, lui disait toujours de croire en Dieu. « Elle m’a épaulé. Elle s’appelle Soukeyna Fall. Je pensais que quand on a le sida, on meurt sous le coup. Elle m’a dit que tel n’était pas le cas et que des gens vivaient avec cette maladie depuis des années et personne ne s’en rend même pas compte », a-t-il témoigné.
A Mbour, Moustapha Guèye était un homme marié. « J’étais marié à une Sénégalais du nom de P. Diallo qui a 11 ans d’âge de plus que moi. Et je pense que c’est elle qui m’aurait transmis la maladie. Elle vivait à Saly (station balnéaire de Mbour), mais n’y est plus. Notre mariage n’a duré que six (06) mois », a-t-il raconté. Le couple s’était connu dans une boite de nuit. « Nous nous sommes rencontrés dans une boite de nuit qui s’appelle « L’Etage » et qui se trouve à Saly. J’avais 29 ans. J’allais lui rendre visite à son appartement. Elle m’a proposé le mariage. Elle me disait qu’elle était enseignante, même si je n’en suis pas sûr. Elle était la seule femme de ma vie. Et c’est elle qui a tout organisé pour le mariage. Mes parents étaient contre le mariage », a-t-il informé. « Quand ma grande sœur est tombée malade en Mauritanie, je suis allée la voir. Je suis resté un mois là-bas. Depuis mon retour, je n’arrive pas à la retrouver. Je suis allé chez elle pour en savoir un peu plus, mais elle a disparu. Je connaissais une de ses cousines qui faisait la navette entre Thiès et Saly et qui logeait dans le même appartement que nous à Saly. Elle s’appelle A. Diallo. A part ça, elle a complètement disparu dans la nature. La propriétaire de la maison m’a juste dit qu’elle avait résilié le bail sans explication. Jusqu’à présent, je n’ai pas divorcé d’avec ma femme », a-t-il confessé.
« Aujourd’hui, je suis devenu un sans domicile fixe, j’erre dans les rues et je sais qu’avec cette maladie, je ne peux plus prétendre avoir une vie normale. La seule chose que j’espère, c’est avoir un toit, du pain et de quoi suivre un traitement ». Pour en avoir le cœur net sur l’état actuel de sa santé, Moustapha Guèye a fait une contre-expertise auprès d’un médecin à Mbour. Ce dernier lui a alors annoncé que ses résultats étaient positifs. Il m’a dit que j’avais le Hiv1 et que c’était moins grave ». A l’issue de cette rencontre, il doit, dans trois (03) à six (06) mois, retourner voir son médecin. « Je n’ai jamais eu de relation sexuelle avec des hommes, mais seulement avec des femmes. Et c’est vrai que j’ai eu pas mal de copines dans ma vie », a-t-il tout de même reconnu