Le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko a vu un complot sur l’affaire des 94 milliards. Suite à la tenue d’une plénière ce vendredi à l’Assemblée nationale, il reste d’avis que c’est pour l’empêcher de participer à la prochaine élection présidentielle prévue en 2024.
Le professeur Moussa Diaw, enseignant chercheur en science politique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, estime qu’Ousmane Sonko a raison d’être inquiet. Et, l’opposition, insiste-t-il, doit se mobiliser et se battre pour le respect du jeu démocratique.
« Le leader de Pastef a raison de s’inquiéter, dans la mesure où, de façon générale, on constate, en Afrique, les leaders ou les opposants qui soulèvent des problèmes, interpellent les pouvoirs politiques sur leur gestion, sur la manière de faire avec la politique, font souvent l’objet de démarche inquisitoire », a expliqué Moussa Diaw sur Sud Fm.
Il précise qu’en ce qui concerne le Sénégal, on a entendu des propositions de loi, des mouvements et quelques démarches politiques qui vont dans le sens de faire en sorte qu’on puisse mettre des barrières afin d’empêcher le leader de Pastef de se présenter aux échéances électorales.
D’après lui, c’est tout à fait naturel qu’un leader puisse s’exprimer librement, interpeller, poser des questions, alerter. Mais quand ça prend des dimensions inquiétantes, qu’on puisse faire des menaces parce qu’il gêne. Ça, c’est inquiétant pour la démocratie. « À mon avis, les propos de Sonko traduisent une inquiétude et cette inquiétude devrait être prise au sérieux par les autres leaders de l’opposition. Parce qu’on ne peut pas tolérer, dans une démocratie, qu’on fasse une proposition de loi contre un leader. C’est inacceptable ! », a-t-il dénoncé.