Quelques jours après la mutinerie qui s’est déclenchée à la prison centrale de Rebeuss, causant la mort du détenu Ibrahima Fall, les réactions continuent de tomber. Alors que l’on avance sur l’enquête ouverte par le procureur de la République, les voix plus ou moins autorisées se font entendre. C’est le cas du journaliste Mouhamadou Barro. Fondateur du Réseau des journalistes pour l’information religieuse du Sénégal, l’ancien correspondant de Sud Fm à Fatick ne pouvait rester vain sans donner son avis sur ce qui se passe dans les prisons du Sénégal, notamment l’émeute qui a eu lieu à la Mac de Rebeuss.
“Le traitement de l’information sur l’affaire de la mutinerie de la Mac de Reubeus pose à mon avis un débat intéressant sur le droit à l’information et la responsabilité du journaliste et des médias face à une question qui a un impact sécuritaire et juridique”, peut-on lire sur la page Facebook de Mouhamadou Barro visité par Sanslimitesn.com
Le journaliste n’arrive pas à comprendre le fait d’ouvrir en direct l’antenne à un détenu qui profère des insultes tout en incitant ses co-détenus à la révolte. Pour M. Barro, l’appel en direct du détenu a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
“L’ouverture de l’antenne à un détenu a été un incident majeur qui va à l’encontre des règles de la pratique journalistique et des exigences de sécurité et de sûreté”, a indiqué le journaliste spécialiste des médias religieux.
Aussi, rappelle-t-il que cet acte du détenu est “loin d’être anodin” parce que atteignant son objectif qui était de passer le mot d’ordre aux autres détenus. “Ce genre de procédé permet au détenu qui parle en direct à la radio de mobiliser ses camarades qui sont dans leurs cellules avec leurs postes radio scotchés à l’oreille”.
Selon Mouhamadou Barro, “les détenus ne se retrouvent jamais ensemble et au même moment dans la cour de la prison. Le fait donc d’utiliser la radio à travers une émission de haute audience, permet de réussir une insidieuse opération d’agitation et de propagande”.
Toutefois, “le devoir d’informer doit toujours être encadré pour éviter de telles dérives…”, conclut le journaliste qui sonne tel un cours de déontologie à l’endroit des techniciens de l’information et de la communication.