Les dernières statistiques sur la mortalité maternelle font froid au dos et il urge d’agir, pour que les femmes ne perdent plus la vie en donnant la …vie. En marge d’une mobilisation hier, contre la violence faite aux femmes, le chef du district sanitaire de Guédiawaye a sonné l’alerte, pour une baisse drastique de la mortalité maternelle au Sénégal.
Guédiawaye s’est parée de la couleur orange, pour porter le combat des femmes. A l’initiative du district sanitaire de ce populeux département de la banlieue de Dakar, plus d’une centaine de femmes, issues des différents postes de santé, accompagnées des «Badiénou Gokh», ont sillonné les artères des 5 communes de Guédiawaye. Pour sensibiliser sur les violences basées sur le genre et sur la mortalité maternelle et infantile. C’est à l’étape de la préfecture de Guédiawaye que le chef du district sanitaire a révélé les statistiques inquiétantes d’une récente enquête sur la mortalité maternelle au Sénégal.
Des chiffres qui ont fait frémir plus d’un. En effet, selon cette enquête, au Sénégal, «sur 100 000 naissances vivantes, 392 femmes décèdent pendant l’accouchement». Des chiffres qui ont sorti de sa réserve une «Badienou gokh», selon qui, «si rien n’est fait, c’est le pire des scénarii qui attend le Sénégal». A Guédiawaye, depuis début 2016, «cinq décès maternels» ont été recensés. Sur les causes de cette mortalité maternelle, Docteur Pape Samba Dièye, médecin-chef du district sanitaire de Guédiawaye, pointe du doigt les hémorragies pendant l’accouchement et le non-respect des visites prénatales. «Ce taux de 392 décès maternels pour 100 000 naissances est assez élevé. Nous devons travailler à identifier les déterminants et à nous mobiliser pour le baisser», a préconisé le chef du district sanitaire de Guédiawaye. A cet effet, il est désormais assigné à chaque poste de santé du département, la collecte mensuelle de 50 poches de sang. Un objectif pris en accord avec le Centre national de transfusion sanguine (Cnts) et pour lequel, le district sanitaire de Guédiawaye a bénéficié de l’appui de l’Onu-femme, une agence des Nations-Unies spécialisée dans les questions liées aux femmes
Ousmane Mbodj, adjoint au préfet de Guédiawaye «Les hommes battus n’osent pas mettre sur pied une association»
En recevant dans la cour de la préfecture de Guédiawaye, la caravane initiée pour sensibiliser les populations sur les violences faites aux femmes et sur la mortalité maternelle et infantile, l’adjoint au préfet de Guédiawaye s’est longuement attardé sur les causes de cette violence basée sur le genre. Selon Ousmane Mbodj, «il faut s’interroger sur les changements qui ont affecté l’éducation à la vie familiale». Invité les Sénégalais à «une introspection», l’adjoint au préfet est également d’avis qu’il existe «de nombreux maris battus qui n’osent pas s’organiser pour mettre sur pied une association des hommes battus.»