Du nouveau dans l’affaire Elimane Touré, le transitaire mort en garde à vue et qui se serait suicidé selon la police. Les premières sanctions administratives commencent à tomber.
Patron du commissariat du Port, où se sont déroulés les faits, le commissaire El Hadji Baba Touré a été relevé de son poste. Il est mis au placard en attendant son affectation. Ce que nos sources assimilent à une mesure discipline consécutive à la mort du transitaire dans les locaux de son commissariat.
Nos interlocuteurs indiquent que le commissaire Touré ne sera pas le seul à recevoir les foudres de la hiérarchie. De nouvelles sanctions sont annoncées dans les jours à venir.
Il est reproché aux policiers concernés d’avoir manqué à leur obligation de vigilance vis-à-vis du défunt gardé à vue. De même, le transfèrement d’Elimane Touré du commissariat de Yeumbeul à celui du Port n’aurait pas respecté les règles en la matière. Ni sur le fond ni sur la forme.
Ces sanctions font suite à l’enquête administrative confiée à la Brigade prévôtale. Elles peuvent allées au-delà du cadre administratif. «S’il y a des charges qui pèsent sur le commissaire de police, le président de la Chambre d’accusation peut immédiatement le relever de ses charges d’Officier de police judiciaire. Il a ensuite le loisir de saisir le procureur général», avance une de nos sources.
Cette dernière s’est empressée de rappeler : «Le procureur de la République, en saisissant la brigade prévôtale, ne fait qu’ouvrir une enquête administrative. Dans ce genre de cas, s’il y a des suspicions contre des OPJ (officiers de police judiciaire), la Brigade prévôtale décèle les manquements pouvant découler sur des sanctions administratives. Mais l’enquête est diligentée par le Procureur général.»
Élimane Touré, 42 ans, transitaire, est mort en garde à vue au commissariat spécial du Port le 19 février dernier. Selon les conclusions de l’autopsie, il se serait suicidé. Mais ses proches, qui réclament une contre expertise, soupçonnent les policiers de «torture suivie de mort d’homme». Ils ont porté plainte contre l’Etat.