Obama a dit » La guerre en Libye a été ma pire erreur » et pour cause…
N. Sarkozy a lancé une guerre pour faire taire Kadhafi sur le financement de sa campagne. Mediapart le confirme. Pourtant, si vous en parliez vous étiez taxé de « partisan de la théorie du complot Mondial »… peut-on faire la guerre pour des intérêts personnels et tuer des millions de gens ? Oui.
L’affaire peut paraître incroyable et le pire n’est jamais sûr. En résumé, le colonel Kadhafi aurait financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Avec une abnégation qui inspire le respect, Fabrice Arfi et Karl Laske, deux journalistes de Mediapart, documentent depuis six ans ce polar politico-financier.
Dans leur récent livre, Avec les compliments du Guide (Fayard), ils reconstituent méthodiquement tous les éléments du puzzle. Bien sûr, il manque encore quelques pièces. Combien ? Entre 5 et 50 millions d’euros (excusez l’écart de 1 à 10), selon les divers protagonistes. Et pas la moindre traçabilité financière permettant de confirmer une bonne fois pour toutes, cette corruption sans précédent – sauf ce témoignage de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui affirme avoir transporté des valises de billets de Tripoli au ministère français de l’Intérieur, peu avant la présidentielle.
Et pourtant… S’il y avait matière à être sceptique au départ, faute de preuve tangible, l’accumulation finit par faire sens. Une fois achevée la lecture de cette somme de 400 pages, le doute n’est presque plus permis : tout paraît logique, donc véridique. Les auteurs l’écrivent d’emblée : le Guide libyen avait bien «l’intention» d’arroser le futur président français. Il est coutumier du fait, pour avoir gratifié d’enveloppes tous les dignitaires de la planète de passage à Tripoli.
Scrupuleuse chronique
La démonstration est-elle crédible ? On serait tenté de le penser, en songeant au plus ou moins funeste destin de ces oligarques : ceux qui pouvaient parler, ont été tués ou torturés dans une prison libyenne – aux mains d’un nouveau régime qui doit tout aux bombardements français, leur ayant permis de conquérir le pouvoir. Bref, réduits au silence.
D’autres sont réfugiés au Qatar ou en Afrique du Sud, la justice française ne faisant pas le moindre effort pour récupérer leur témoignage. Reste le principal d’entre eux, Muammar al-Kadhafi, celui qui aurait eu le plus à dire, officiellement lynché par la foule en août 2011. Les auteurs vont jusqu’à explorer l’hypothèse qu’il aurait pu être tué d’une balle en plein thorax par l’un des nombreux agents de la DGSE présents sur place. Bref, le Guide ne parlera plus. Paranoïa ? Complotisme ? Cette scrupuleuse chronique des incestueuses relations franco-libyenne a, au contraire, le mérite de la cohérence.
La France n’a jamais ue un président insolent et acculture comme sarkozy