Depuis la mise en place dont on dit douloureuse du premier gouvernement de votre dernier mandat à la tête de l’Etat, le nauséabond débat sur la supposée dualité entre vous et Amadou Bâ pollue déjà l’atmosphère de la République. Evitez nous une terrible tare congénitale paralysante d’un gouvernement sur lequel beaucoup de sénégalais ont placé un immense espoir.
Monsieur le Président, de grâce, étouffez dans l’œuf ce débat inutile et gênant. Déjà, vous trainez cette image de Président destructeur d’adversaire sérieux. Et comme disent l’adage, on accuse quelqu’un d’anthropophagie, on le voit utiliser les tibias des bébés en guise de cure dents. L’histoire de Khalifa Sall et de Karim en sont une parfaite illustration. Voilà pourquoi ce débat, cette présumée confrontation, si elle se confirme sera de trop comme l’aura été celle qui vous avez opposé à Wade en 2008, au lendemain de la victoire présidentielle de ce dernier comme si au Sénégal, l’histoire politique ne faisait que bégayer.
Souvenez-vous Président, ce peuple qui vous accompagné dans votre victimisation qui a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui est toujours là et encore plus hostile, plus qu’hier, à toute forme de discrimination et d’acharnement sur qui que ce soit à plus forte raison un homme publique de la trempe de Amadou Ba qui est apprécié par beaucoup de sénégalais. Ce dernier sera suffisamment intelligent pour profiter et tirer tous les profits de la victimisation à l’instar d’un certain Macky Sall sous le régime de Wade. En conséquence, il faut éviter de tomber sous la sentence de cette maxime : qui tue par les armes, périra par les armes.
Aujourd’hui, vous avez les cartes, toutes les cartes en main pour marquer l’histoire du Sénégal comme personne ne l’a jamais fait jusque-ici. Choisissez cette voie au lieu d’entretenir ou faire dans la politique du pourrissement. Cette confrontation qui est en train d’être tissée sera à coup sûr celle de trop. Car, comme vous en 2008, Amadou Bà pourrait se radicaliser et s’il le faisait, il pourrait s’ouvrir grandement la porte du cœur du grand peule, pour ne pas dire celle du palais. Et sera le début de la vraie confrontation avec vous ancien président en ce moment.
Vous ne l’aurez pas en face de vous en 2024 car vous ne serez pas là pour solliciter un nouveau mandat. Par conséquent, ce qui doit vous préoccuper, c’est comment faire pour réussir ce mandat que les sénégalais, en majorité, vous ont confié. Cela passe et ne passe que par le travail acharné qui ne peut se faire efficacement que dans l’apaisement et la sérénité. Les sénégalais ont été éreintés par les dossiers au relent politique de Karim et de Khalifa Sall.
Pour ce qui concerne Amadou Ba, l’opinion ne lui connait rien de sérieux qu’on peut lui reprocher. Dans l’esprit de beaucoup de sénégalais, il mérite d’être félicité et encouragé. C’est ce qui rend difficilement compréhensible ces articles de presse qui titrent « la liquidation politique de Amadou est entamée » Si on s’acharne contre lui pour des raisons qu’on va aller chercher dans les basfonds de l’intolérable sénégalais, ce serait dommage pour vous. Car à la place d’un salut de l’histoire et d’une éternelle reconnaissance de votre peuple, vous aurez laissé l’image d’un président destructeur de destin en cherchant à étouffer dans l’œuf toute personne qui aspire à diriger légitiment notre pays.
Amadou Bâ a le droit d’afficher au grand jour ses ambitions présidentielles s’il se sent capables de mieux servir son pays depuis cette station. Pour cela, il ne doit être ni dégradé, ni inquiété ni stressé d’autant plus que le peuple reprendra à jamais ce fauteuil sur lequel il vous avait installé pour le remettre à un autre fils qu’il choisira librement. Si Amadou Bâ a des ambitions, tant que ces ambitions ne mettront pas en péril l’intérêt national dont vous êtes le garant, laissez le la bâtir sans le soutenir ni le combattre manifestement. A l’arrivée, les sénégalais trancheront. Cherchez la gloire maintenant cher Président. Lassez la victoire aux autres, à ceux qui la cherchent pour faire comme vous ou mieux que vous où qu’ils se trouvent.
Falilou Cissé
Conseiller en développement communautaire
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