Le monde a découvert cette facette qui restait encore méconnue de Kim Jong Un depuis le début de l’année 2018. Dans son message de nouvel an, Kim Jong Un a tendu la main au Sud, proposant d’envoyer une délégation d’athlètes aux prochains J.O d’hiver. La Corée du Sud pour sa part a accepté la tenue des discussions qui ont débuté mardi.
1 – La Corée du Nord sort renforcée de l’année 2017
« La Corée du Nord estime avoir atteint son objectif de fabriquer un missile nucléaire intercontinental capable d’atteindre le territoire américain« , écrit sur le site de la radio publique américaine Ben Forney, chercheur à Séoul. Dans son discours du Nouvel An, le leader nord-coréen a en effet, affirmé que 2017 marquait « l’accomplissement de la grande cause historique de perfectionnement de l’arme nucléaire« .
Visiblement, Kim Jong-Un est en position de force. Il peut ainsi se déclarer ouvert aux négociations en sachant qu’il dispose d’atouts de poids. La tenue prochaine des Jeux olympiques en Corée du Sud lui offrait une occasion unique de le faire. « Le Nord va utiliser ces discussions pour renforcer l’idée selon laquelle il est un Etat nucléaire à part entière« , a ajouté Ben Forney.
2 – Kim Jong-Un se donne le beau rôle
Après les tensions et insultes avec Donald Trump durant presque toute l’année dernière, Kim Jong-Un prend un virage à 180 degrés. « Le régime coréen se place soudainement dans une posture rationnelle, faisant passer le président américain et ses tweets intempestifs dans le camp de l’incohérence« , commente l’historienne Juliette Morillot pour le quotidien suisse 24 heures.
Un geste d’ouverture de Kim Jong-Un qui dépasse le cadre coréen avec l’échéance à venir des Jeux olympiques. Thomas Bach le président du Comité international olympique a félicité l’initiative des deux Corées, qui « marque un grand pas en avant vers l’esprit olympique« .
3 – Pyongyang cherche à diviser ses ennemis
En tendant la main à la Corée du Sud, Pyongyang court-circuite toutes les puissances internationales engagées dans ce conflit, en commençant par les Etats-Unis, qui ont longtemps répété à plusieurs reprises, que toutes discussions étaient vaines.
« C’est la volonté de diviser les gouvernements sud-coréen, qui veut des pourparlers intercoréens, et américain, qui veut la dénucléarisation du Nord ». « A un moment, la Corée du Sud devra choisir entre les relations intercoréenes et participer aux efforts américains pour démanteler les programmes nucléaires nord-coréens« , souligne Kim Hyun-Wook, professeur à l’Académie diplomatique Korea.