Mohamed Moustapha Diagne,Président de Synergie Républicaine s’adresse à Ousmane Sonko

Ousmane Sonko a dû se tromper dans son projet de changement du système. Notre pays n’a pas un problème de système mais plutôt de mentalité. Et d’ailleurs Tout système ne dépend que de la probité, de la loyauté, du sens patriotique et de la compétence des hommes et des femmes qui l’animent.

Le système politique qui gouverne le pays depuisl’indépendance a été particulièrement éprouvé par les crises politiques de 1962, 1968, 1988,1993 et les alternances de 2000 et 2012. A l’épreuve des différents chocs politiques, sociaux et économiques, notre système s’est bien amélioré puisque reposant sur les valeurs républicaines, de liberté, d’égalité et de justice ainsi que sur une démocratie qui génère des alternances au niveau local et central. Ainsi les citoyens ont la possibilité de sanctionner régulièrement les dirigeants qui ne leur conviennent plus.

Notre système permet à chaque citoyen d’accéder au sommet quelles que soient ses origines sociales. Les quatre présidents qui se sont succédés à la tête du pays ne sont pas originaires de la capitale ou des milieux aisés. Les fils de paysans, d’ouvriers, de fonctionnaires, d’artisans, de pêcheurs, d’éleveurs de médecins, de riches et de pauvres ont accès à l’école publique et peuvent occuper les plus hautes stations en fonction de leurs efforts. Nos lois et règlements protègent les investisseurs. On peut entreprendre, investir, commercer sans risque d’être raquetté par la force publique. On peut se soigner dans un hôpital public et se déplacer dans le pays sans restriction. Le sénégalais peut porter plainte et rentrer dans ses droits, s’opposer librement au régime en place et pratiquer la religion de son choix. Les citoyens s’offusquent même du nombre pléthorique de partis politiques et de syndicats. Le vote libre et secret a produit deux alternances. Médias, sites internet, réseaux sociaux témoignent de la liberté d’expression et d’opinion. Le citoyen sénégalais a le droit à la parole.

Cependant aucun système politique au monde n’est parfait. Il faut toujours améliorer et ajuster en fonction des contextes qui évoluent et des résistances aux changements. II existe des dysfonctionnementsdans la justice , des privilèges corporatistes dans l’administration, des comportements anti-républicains à l’assemblée nationale qu’il faut impérativement corriger pour plus d’équité et de justice sociale.

Par contre nous avons un problème de mentalité qui fait que le sénégalais a tendance à exclure sa responsabilité ou sa culpabilité dans tout ce qui lui arrive. Il s’installe dans sa zone de confort et dans la facilité en s’empressant d’accuser l’autre en cas de malheur, d’échec ou de défaite. 

Quand il est malade il pense qu’on lui a jeté un sort et il ne se rend a l’hôpital que lorsqu’il frôle la mort. Il pense qu’il peut aller au paradis par procuration et que son développement personnel dépend de l’entregent de parents influents ou de « connaissancesbien placées » . Il se sent protégé par un parent influent, un marabout ou un responsable politique. On fait croire aux jeunes que l’Etat est responsable de sa situation même s’il refuse de faire des études ou d’apprendre un métier. On dit à chacun ce qu’il veut entendre et tout le monde refuse de regarder la réalité en face.

Le niveau du débat public est de plus en plus rabaissé : invectives, injures, menaces, attaques personnelles, chantage, appel à la violence,stigmatisation inondent la presse et les réseaux sociaux. Il y’a peu d’informations utiles orientées sur les vrais problèmes du pays. On donne la parole à des politiciens sans instruction et sans métier, à des activistes qui refusent de travailler, à des ignares, à des non sachants ainsi qu’à des faux marabouts qui exécutent des commandes de politiciens encagoulés.La tâche consiste à désacraliser les institutions pour saborder l’Etat. On fait tout pour faire croire aux jeunes que l’alternance suffit pour changer leur condition de vie.

L’Etat recule sur des décisions révolutionnaires ou diffère les réformes qui permettent d’installer une mentalité de discipline, du respect de bien public et de la préservation de l’intérêt général à cause de pressions de lobbies ou de la volonté de conserver le pouvoir.

Tout devient négociable, le paradis, le travail, l’avoir et le pouvoir. On dit non à l’effort et au mérite et on embrasse les compromissions de l’argent facile par l’entreprise de la délinquance : drogue, faux médicaments, contrebande, faux billet, cybercriminalité, trafics de toutes sortes.

C’est dire que la vraie révolution sera celle des mentalités ; nous ne pouvons nous développer sans changer de mentalité. Il nous faut dégager le peuple des liens de l’ignorance et de l’obscurantisme. Développement ou sous-développement relèvent d’abord d’une mentalité qui exige plus de rationalité dans notre façon d’appréhender le monde ; plus de discipline et plus d’ordre dans les actes que chacun pose quotidiennement. L’homo senegalensis doit dés le bas âge croire au travail, au mérite et à la préservation du bien commun. Ainsi il nous faut changer de postures, de réflexes, développer de nouvelles aptitudes mentales pour impulser des attitudes de responsabilité et d’engagement pour l’émergence de notre pays.

Pour le Parti 

Mohamed Moustapha Diagne 

Citoyen Président de Synergie Républicaine

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