Pour la vulgarisation de l’enseignement coranique au Sénégal, le Conseil supérieur des maîtres d’écoles coraniques s’engage à prendre une nouvelle voie. Relancer la modernisation des ‘‘daara’’ est son premier chantier.
Les blocages sur le projet de loi portant modernisation des écoles coraniques vont bientôt être levés. ‘‘Avant-hier, on a partagé les 18 articles que compte ce projet de modernisation. Les délégués des 45 départements ont bien compris la teneur du texte après le séminaire de janvier dernier à Saly organisé par le ministère de l’Education nationale. Tous les responsables de ces organisations sont d’accord sur la nouvelle mouture du texte’’, a annoncé le député de Vélingara, Ahmed Tidiane Tall. C’était hier en marge du premier congrès du Conseil supérieur des maîtres d’écoles coraniques du Sénégal. La structure se veut le nouveau défendeur de la propagation de l’enseignement coranique dont le parlementaire en est le président. La lenteur dans ce projet initié par l’Education nationale était due à la réticence d’une partie des maîtres coraniques, mais le président rassure que ce projet de loi repassera à l’Hémicycle incessamment.
Quant à la brûlante problématique des enfants mendiants, M. Talla promet également une législation imminente, de concert avec les autorités. ‘‘Les maîtres coraniques, qui envoient les enfants mendier, ne le font pas de gaieté de cœur. Nous travaillons à trouver des solutions à cet état de fait. C’est un problème qui est né de la démission des parents. Nous allons travailler avec l’Etat pour légiférer sur le statut des talibés et les inviter à leur prise en charge’’, déclare-t-il après avoir fustigé l’absence des financements des projets d’écoles coraniques au même titre que ceux de la société civile.
Combattre le terrorisme
La Conseil a pour ambition d’améliorer et de réorganiser les conditions de vie et d’apprentissage dans les écoles coraniques, de servir d’interface avec l’Etat et de trouver de nouveaux partenariats. Déjà la Ligue islamique mondiale s’engage à les accompagner avec la mise en place d’un fonds de zakat (aumône légale). ‘‘Nous allons mettre en place le bureau de départements dynamiques car avec les organisations précédentes, ces derniers ne fonctionnaient pas. Ce qui explique leur léthargie’’, poursuit-il. Le Conseil qui comprend toutes les obédiences confrériques et même les non-alignés se veut aussi un rempart contre l’extrémisme violent et le terrorisme. ‘‘Nous allons travailler pour la paix dans notre pays. Nous allons surtout lutter contre le terrorisme. En tant que membres du Conseil supérieur des maîtres coraniques, nous allons mettre en place un programme pour combattre le terrorisme dans notre pays’’, conclut-il.