La traque des biens mal acquis, comme annoncée par le président Sonko et le président Diomaye, prend forme. Ce mardi matin, au tribunal, le pool judiciaire financier a été installé au tribunal de Dakar par le ministre de la Justice. Ousmane Diagne a exhorté les membres du Pool judiciaire financier à s’armer « des principes d’indépendance et d’intégrité » comme base de travail, tout en précisant que l’État ne ménagera aucun effort pour atteindre ses objectifs.
« C’est une réponse aux nombreux défis posés par les exigences citoyennes de redevabilité, la mondialisation de l’économie, la circulation rapide des capitaux, le développement accéléré des moyens de communication et des réseaux criminels, qui ne connaissent pas de frontière et ne peuvent être démantelés que par des mécanismes judiciaires adaptés », a déclaré d’emblée le ministre de la Justice.
Ousmane Diagne explique que cette nouvelle juridiction spécialisée vient s’ajouter aux structures existantes telles que la Cour des comptes, l’IGE, l’OFNAC et la Cellule nationale de traitement des informations financières (CETIF), pour lutter contre la corruption et assurer une gouvernance éthique.
Poursuivant, le Garde des Sceaux rappelle que le pool judiciaire financier répond aux besoins d’efficacité dans la répression et d’efficience dans la gestion des ressources humaines. Il ne se limite pas à remplacer la CREI, mais se veut plus innovant et adapté aux exigences du moment, avec un domaine de compétences élargi. « Il prend en compte d’autres incriminations telles que la corruption et les pratiques assimilées, les détournements, les escroqueries, la soustraction de deniers publics, le faux monnayage, les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, les infractions à la réglementation des marchés publics, le financement du terrorisme, le trafic de migrants et les infractions liées à la réglementation bancaire. »
Pour certaines de ces infractions, le ministre de la Justice précise que le Pool judiciaire partage la compétence avec les juridictions de droit commun, tandis que pour d’autres, il exerce ses compétences de manière exclusive.
Pour clore son discours d’installation officielle, l’ancien avocat général de la Cour suprême a demandé aux membres du Pool judiciaire financier de donner le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre les objectifs assignés à cette juridiction. « L’État ne ménagera aucun effort pour vous mettre dans des conditions optimales de performance et d’épanouissement professionnel. Les moyens appropriés seront déployés, si nécessaire, en collaboration avec les partenaires au développement. Et les principes d’indépendance et d’intégrité auxquels vous êtes profondément attachés devront toujours vous servir de viatiques dans l’accomplissement de votre mission », a-t-il terminé.