Décidément, la rupture systémique tant chantée par le nouveau régime n’est qu’un leurre. Après à peine un an au pouvoir, le régime de Pastef reproduit avec outrecuidance les mêmes pratiques qu’il avait farouchement combattues au péril de plusieurs dizaines de vies.
Mamadou Lamine Diop est l’une des premières victimes de ce reniement des dépositaires du fameux ‘’Projet’’. Par arrêté du 11 avril 2015, cet ingénieur des pêches a été démis de ses fonctions de chef de la Division de la sécurité des pêcheurs artisans (DSPA), à la suite d’une interview qu’il avait accordée à Seneweb (le 3 avril dernier) dans laquelle il a démontré, avec des arguments scientifiques, que le « Sénégal a besoin des accords de pêche ».
L’ingénieur soulignait qu’en effet, « la pêche artisanale, qui fournit 80 % des débarquements, n’arrive pas à pêcher au-delà de 100 km de nos côtes et n’arrive pas à pêcher à 50 m de profondeur. Donc, ceux qui font 80 % de nos débarquements n’ont même pas accès à 10 % de la ressource ».
De plus, les espèces concernées par ces accords, à savoir le thon et le merlu, vivent à des profondeurs inaccessibles pour nos pêcheurs et que, avec la télédétection, l’Union européenne peut pêcher les bancs hors de nos côtes.
Une intervention – avec des arguments scientifiques à l’appui – qui n’a pas plu à la tutelle. Docteur Fatou Diouf (ministre de la Pêche) visiblement réfractaire à la contradiction, a sévèrement sanctionné M. Diop, remplacé à son poste par la madame Ndèye Niaw Cissé.