…ET DIRE QUE CEST NOUS QUI PAYONS AMINATA TOURÉ
Elle n’en loupe décidément pas une seule. Une fois de plus, Mme Aminata Toure vient de se rappeler à notre bon souvenir par sa férocité et son hystérie en s’attaquant à Abdoul Mbaye, son prédécesseur à la tête du premier gouvernement sous l’ère Macky Sall. Son seul tort, mais avec « Mimi » ce tort passe pour un crime, est d’avoir un dessein pour son pays, une opinion différente de la sienne et d’être dans un camp politique opposé. Parce que le Sénégal rêvé de Mme Touré est un pays totalitaire où la pensée serait unique et les libertés restreintes, l’ancienne Premier ministre est aujourd’hui devenue le symbole du niveau de gangrène haineuse qui ronge le monde politique sénégalais. En déniant à Abdoul Mbaye jusqu’au droit constitutionnel de créer son propre parti, Aminata Touré n’essaie même plus de passer par-dessus les barrières démocratiques, elle les arrache tout simplement tant elle semble foncièrement allergique au dissensus. Fort heureusement que sa voix est aujourd’hui inaudible, qu’elle n’a plus l’oreille de grand monde pour nous vendre après la très anti démocratique CREI, une probable future Cour de répression des Idées illicites.
Karim hier, Abdoul aujourd’hui, Macky demain?
Ancienne chef d’un gouvernement sans âme et sans vision, Madame Toure n’a jamais eu d’autres pensées que celles du conflit et de la surenchère. Depuis sa répudiation gouvernementale, elle s’est enfermée à quadruple tours dans une bulle d’hystérie gonflée à l’hélium de l’outrance et de l’intolérance, les deux seuls variables du « mimitourisme, » une maladie qui dieu merci, n’est ni politiquement ni intellectuellement transmissible. Mais seulement voilà, on aurait tort de voir dans les saillies autoritaires d’Aminata Touré, que les funestes vociférations d’une télévangéliste sans adeptes et sans militants. C’est une sale guerre qu’elle mène contre tous ses adversaires, contre tout ce qui scintille plus qu’elle et tout ce qui pourrait perturber son futur face à face avec son mentor d’aujourd’hui. Karim Wade hier, Abdoul MBaye aujourd’hui, Macky Sall demain. Mme Touré est devenue l’étalon de l’opportunisme politique. Mais pas seulement, elle est aussi et surtout un danger pour la cohésion nationale. A force de la laisser jouer avec les allumettes, elle risque de mettre le feu dans dans notre république qui n’a jamais aussi violentée depuis son tintamarresque passage à la primature. Mais là aussi, et fort heureusement pour la démocratie sénégalaise, sa parole n’influence plus la marche du pays et de ses institutions. Alors comme envoyée même « spécieuse, » le président Macky Sall méritait mieux qu’une telle caricature fardée, maquillée et dopée aux hormones de haine. Et dire que c’est nous qui la payons pour ça.
A choisir entre Marieme et Aminata…
Je reste un grand pourfendeur de la gestion consanguine du pouvoir version Macky Sall, mais il faut reconnaître que comme envoyée spéciale, Madame Marieme Faye Sall a plus le profil de l’emploi. Elle est charismatique quand Mme Touré est disgracieuse. La première dame réunit et rassemble autour de son mari lorsque la premier ministre l’isole et l’éloigne. De la sympathie et de la grâce, Marieme incarne ce qui fait tragiquement défaut à Aminata. Quelle peut alors être la plus-value apportée par Aminata Toure à la gouvernance Sall? Pas grand-chose sinon une surenchère permanente qui ne fait qu’exacerber des tensions politiques qui plombent le mandat de Macky Sall et que le Président de la République tente aujourd’hui d’apaiser ou à tout le moins de circonscrire, en revenant aux fondamentaux de la démocratie: le dialogue et la délibération.
Mais ce scénario ne risque pas de faire les affaires de Mme Touré et de son « dahira » de faucons qui ne trouvent leur bonheur que dans les intrigues et les attaques. En faisant de la dispensation de haine et de division son marqueur idéologique, Mme Aminata Touré est en train d’organiser sa propre élimination de la scène politique nationale. Les sénégalais ne sont plus dupes. Ils ne goûtent plus trop à son théâtre. Il n’y a presque plus personne dans la salle mais elle ne se rend presque pas compte qu’elle ne fait plus rire personne. Limite si elle n’énerve pas. Alors Madame, pitié mais rideau!
Malick SY Journaliste
VIA Xibaaru