C’était la grande annonce du premier jour de sommet Union africaine – Union européenne, ce mercredi 29 novembre : la mise en place rapide d’une « task force », une action conjointe. Les partenaires engagés dans cette rencontre Afrique – Europe en ont dessiné plus précisément les contours et le périmètre d’action, ce jeudi, mais déjà l’idée d’une intervention militaire est écartée par l’UA et l’UE.
Ce jeudi matin, les débats ont réouvert à huis-clos au centre de conférence de l’hôtel Ivoire pour conclure une déclaration conjointe sur la situation des migrants en Libye. On le sait, ce mercredi, de nombreuses rencontres bilatérales et réunions ont tourné autour de cette thématique revenue au premier plan avec la diffusion d’un reportage de la chaîne américaine CNN montrant des migrants sub-sahariens vendus comme esclaves en Libye.
Les principales annoncent ont donc été faites mercredi soir par le président français Emmanuel Macron qui a évoqué la mise en place d’une « task force », lors d’un entretien exclusif avec RFI et France 24. Cette idée-là avait été déjà discutée plus tôt dans la journée dans une réunion entre l’Union africaine, l’Union européenne et l’ONU.
Cette réunion rassemblait le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union européenne, Jean-Claude Juncker et la Haute Représentante pour la politique extérieure Fédérica Moghérini. « Ils ont fait un point sur la situation, Et convenu qu’il fallait en faire plus, aider ces gens, ça a été un coup d’accélérateur politique », explique-t-on du côté de l’Union européenne.
Pas d’intervention militaire pour l’UE et l’UA
Pour l’instant, les contours de cette action conjointe UA-UE et l’ONU ne sont pas clairement définis, si ce n’est que la Libye, par la voix de son Premier ministre Fayez el-Sarraj, a donné son accord pour qu’un meilleur accès puisse être assuré dans son pays. « On ne démarre pas de zéro, insiste une source européenne. L’Organisation Internationale des Migrations est sur terrain, le HCR est sur le terrain. L’ONU est là, les pays d’origine. Des actions contre les trafiquants sont déjà menées, mais il s’agira d’arriver à un changement d’échelle et à une plus grande coordination ».
L’objectif, c’est de faire travailler ensemble des acteurs qui sont déjà sur le terrain et les coordonner. « Cette task force, ça ne sera pas une intervention militaire », indique également de son côté Amira Elfadil, la commissaire de l’Union Africaine aux affaires sociales, présentant une version différente de celle d’Emmanuel Macron qui parlait, mercredi soir, d’une initiative « militaire et policière sur le terrain »
La première urgence, c’est d’identifier les victimes et les évacuer. Le deuxième axe d’action, c’est de démanteler les réseaux de passeurs et surtout identifier et neutraliser leur financement. Ce sera d’ailleurs l’objet d’une rencontre à Paris le 12 décembre.