L’UNITÉ DES MUSULMANS
Nous rappelons plus que jamais à tous nos frères musulmans les récentes recommandations de Serigne Sidy Moukhtar, Khalife général des mourides, lors de la Korité 2015, sur la nécessité de préserver leurs liens d’unité et de fraternité :
« Le Saint homme a invité les musulmans à s’unir pour éviter d’être bâillonnés par les forces ennemies armées par Satan. « Unissons-nous ! Cela nous permet d’être plus forts et de ne pas nous exposer aux manèges de l’ennemi » (…) Le Khalife Général de rappeler aux musulmans, la nécessité de faire preuve de tolérance et de solidarité à l’endroit de leur prochain. » (voir article)
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Ces recommandations s’inscrivent en droite ligne des principes de fraternité religieuse enseignés par Cheikh A. Bamba, qui nous enseigna :
« Ne considère jamais en ennemi toute personne que tu verras prononcer la profession de foi en Dieu.»
« Nourris toujours de bons sentiments envers l’ensemble des créatures de Dieu. »
«Ô Seigneur ! Préserve-moi de porter préjudice à mes proches, de même qu’aux étrangers, qu’ils soient musulmans ou mécréants. »
« Considère plutôt tes devoirs envers les autres sans exiger d’eux une quelconque contrepartie. Comporte-toi toujours avec les gens de la manière dont tu souhaiterais qu’ils se comportent avec toi. Et respecte en toute créature les Droits de Dieu, le Détenteur de la Majesté, l’Omnipotent, par considération pour Lui… » (Nahju)
«Ô Seigneur de l’univers ! Ô Toi qui Te situes au-dessus de tout esprit de revanche, accorde Ta miséricorde à l’ensemble des créatures, ô Toi qui peux diriger les égarés !» (Ya Rahmân, Ya Rahîm)
« Fais de moi un objet de félicité pour les Blancs comme pour les Noirs.»
«Ô Seigneur ! Fais de sorte que toute l’humanité obtienne des avantages à travers ma personne, ô Toi le Riche !».
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En analysant ce sens de l’ouverture bienveillante et de fraternité affectueuse de Serigne Touba envers l’ensemble de ses frères musulmans, avec qui il partage la même foi en Dieu, au même Livre Saint, au même Prophète (PSL) et aux mêmes principes, nous écrivîmes dans notre dernier essai KHIDMA :
« (…) Cheikh A. Bamba n’excluait dans ses références académiques aucun auteur musulman figurant dans sa bibliographie. Quelle que soit sa nationalité (qu’il soit arabe (comme Ghazali qui fut l’une des têtes de file de ses références durant sa jeunesse), maghrébin, mauritanien, sénégalais etc.), quelle que soit sa confrérie, son école juridique ou sensibilité religieuse. Car, ayant dépassé les clivages artificiels séparant beaucoup de musulmans de son temps (basés le plus souvent sur l’appartenance confrérique (ou usage d’un wird), les différences de références spirituelles, d’écoles juridiques etc.), il reconnut très tôt la valeur de tous les grands maîtres l’ayant précédé sur la Voie (qu’il nommait tous « shaykhuna », « notre Maître Untel… »). En essayant constamment et autant que possible, surtout dans ses premiers ouvrages, de mettre en exergue la pertinence des arguments respectifs justifiant leurs éventuelles divergences de vue ou différences d’approche, sans aucun parti pris, tout en prenant chaque fois la liberté d’adhérer ou non à leurs idées et d’exprimer ses opinions et visions personnelles (même dans les ouvrages antérieurs qu’il eut à versifier). C’est ainsi qu’il résolut la question des dissensions inter-confrériques ou entre obédiences en des termes que même nombre de ses disciples et beaucoup de musulmans d’aujourd’hui ont encore du mal à mettre en pratique :
« Sache que tous les wirds mènent le pratiquant vers la Proximité de Dieu, sans déviation aucune. Peu importe que ce wird émane de Cheikh Abdoul Khadre Djîlânî (fondateur de la Khadiriya), de Cheikh Ahmad Tîdjânî (fondateur de la Tidjianiya) ou d’un quelconque autre éminent Pôle spirituel (Qutb). Car ils sont tous dans la bonne voie et convient unanimement les aspirants spirituels (murîd) à l’adoration du Maître du Trône et à la rectitude. Garde-toi donc de jamais mépriser ou de critiquer un quelconque wird [ou confrérie] dans ta vie…» (Masâlik, v. 271-275)
En commentant ces vers, F. Dumont écrit dans son ouvrage « La Pensée Religieuse d’Amadou Bamba » (p. 98) :
« [Ces vers] ont une signification secondaire, mais non négligeable. Ils apportent un démenti définitif à tous ceux qui ont supposé, ou inventé, les tergiversations, oppositions ou compromissions entre Amadou Bamba et les autres chefs de confrérie, à propos de l’adoption d’un wird. On a vu les accusations portées contre le Cheikh Al-Khadîm à ce sujet. Or, non seulement le Cheikh respecte, en toute impartialité, le wird jilâni (qâdirite), ou tidjâni, mais il étend ce respect à tous les wirds (des autres confréries), pourvu qu’ils émanent d’un qutb authentique, c’est-à-dire d’un guide spirituel ayant acquis droit de cité.»
Fort de ces enseignements, Cheikh A. Bamba utilisa lui-même, successivement ou concomitamment, presque tous les wirds en vigueur dans son milieu et autorisa explicitement ses disciples à les utiliser sans aucune restriction (comme Mame Thierno Ibrahim, son frère et bras-droit, qui continuait ainsi d’utiliser le wird Khadre avec son autorisation), malgré l’existence d’un wird mouride spécifique. Qu’était, à vrai dire, un wird sinon un assemblage particulier de versets, de prières sur le Prophète et de litanies prescrites par un maître accrédité à ses disciples ? (…) » (« KHIDMA : La Vision Politique de Cheikh A. Bamba»)
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« Ô Seigneur ! Incite-nous à aimer tous les musulmans pour Ta Face et nous Te prions de leur inspirer de l’affection pour nos personnes.» (Matlabu Shifâ’i, v. 37)
« Ô notre Seigneur ! Incite-nous à toujours nous consacrer à la Khidma des musulmans et à nourrir de la compassion (Rahma) pour eux.» (Matlabu Shifâ’i, v. 36)
« O Seigneur ! Préserve-moi de porter préjudice à mes proches, de même qu’aux étrangers, qu’ils soient musulmans ou mécréants.»