Le président de la République Macky Sall a salué mardi soir dans son discours radiotélévisé pour le nouvel an l’avènement de l’éco, la monnaie commune aux Etats de l’Afrique de l’Ouest francophone, dans un contexte où le Sénégal garde “résolument le cap sur la voie du développement économique et social”, en s’appuyant sur des fondamentaux économiques “solides”.
Dans son message, Macky Sall a salué “le processus de création d’une monnaie unique ouest-africaine, l’Eco, à partir de 2020. C’est une heureuse perspective. Au demeurant, d’ici l’entrée en vigueur effective de l’Eco, rien ne changera quant à la parité fixe de notre monnaie”, a-t-il relevé. Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé le 21 décembre lors d’une conférence de presse commune avec le président français Emmanuel Macron, en visite officielle de trois jours en Côte d’Ivoire, que l’Eco remplacerait le franc CFA au sein des huit pays (le Bénin, le Burkina, la Côte-d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo) membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). Cette réforme du franc CFA comporte trois changements majeurs : le changement du nom de la monnaie du franc CFA à l’éco ; la centralisation de 50% des réserves de change au Trésor français et la fermeture du compte d’opération ; le retrait des représentants de la France de tous les organes de décision et de gestion de l’UEMOA. Toutefois, l’Eco gardera une parité fixe avec l’Euro et la France jouera un rôle de garant en cas de défaut de l’un des Etats membres.
“Aujourd’hui, nous sommes à une étape de notre marche où l’histoire nous commande d’atteindre l’objectif d’émergence à l’horizon 2035, pour nous libérer, par le travail, des avatars de la pauvreté et du sous-développement”, a-t-il indiqué, ajoutant : “Préparer l’avenir, c’est également assumer nos responsabilités en tant qu’africains, soixante ans après les indépendances, à travers une intégration économique régionale plus forte et plus solidaire”. “En dépit d’une conjoncture mondiale difficile, nous gardons résolument le cap sur la voie du développement économique et social”, a-t-il dit en parlant du Sénégal. “Les fondamentaux de notre économie restent solides, avec une inflation maîtrisée, un endettement prudent et productif, la réduction constante du déficit budgétaire, de 6,7% en 2011, à 3,7% en 2019, et un taux de croissance encore supérieur à 6% cette année”, a détaillé le président Sall. Selon lui, le Sénégal doit toutefois “aller de l’avant et plus vite ; car pour les peuples qui marchent à l’appel de leur destin, le progrès se mesure par leur capacité de presser le pas pour mieux répondre au commandement de l’histoire”.