Au rythme où vont les coupures d’électricité, il ne serait guère surprenant si la sourde colère des populations désemparées explose au grand jour. Plus de trois ans après le changement à la tête du pouvoir, les manquements graves de la Senelec qui étaient le goulot d’étranglement du régime précédent, sont encore tenaces. En lieu et place des délestages, dans certains quartiers de Dakar, c’est le «black out» permanent, une obscurité totale vécue par les pauvres clients qui paient chèrement les factures salées. Cette crise qui nécessitait une grande rigueur et la somme des talents, est gérée de façon approximative par les tenants du pouvoir actuel. Le choix de Pape Dieng a été controversé. Mais le président de la République avait préféré fermer les yeux et boucher les oreilles pour ne pas s’apercevoir de son «erreur». C’est trois ans après qu’il s’est rectifié. N’est-il pas trop tard ? Car même si Mactar Cissé traîne une bonne réputation, il lui faudra du temps pour tourner à plein régime. Et l’impatience grandissante des populations risque de perturber sa détermination.
Mame Gor Ngom, Rédacteur en chef « La Tribune »