Deux jours après l’audience que Macky Sall a accordée à Me Abdoulaye Wade, les langues commencent à se délier. Il nous est revenu, de bonne source, que le pape du Sopi a conseillé au chef de l’Etat de mettre fin à la vague d’arrestations d’opposants, faisant allusion au cas Sonko. D’où la sortie du leader de Pastef, qui a demandé à ses partisans de cesser d’assimiler les retrouvailles Wade-Macky à un « deal ».
A force de creuser, nous avons appris qu’en réalité, au cours de ses pourparlers secrets, samedi passé, avec Macky Sall, au palais, Me Abdoulaye Wade a conseillé à son hôte d’arrêter la vague d’arrestations d’opposants, dans la foulée du vent de décrispation qui souffle sur le Landerneau politique.
Mieux, des sources renseignent qu’il existe, depuis quelque temps, une sorte de complicité entre le pape du Sopi et Ousmane Sonko. A en croire les gorges profondes, les deux hommes se voient régulièrement, au moins une fois par semaine. On se rappelle aussi de la première rencontre entre ces figures de proue de l’opposition sénégalaise durant la campagne pour la présidentielle de 2019. D’aucuns l’ont perçue comme participant d’une ruse de Sonko pour décrocher le soutien de Wade, tandis que pour d’autres, il est tout simplement naïf. Qu’à cela ne tienne, ils se sont encore vus au lendemain de la présidentielle.
Pour revenir à la lettre mentionnée plus haut, le patron de Pastef remercie l’opposition parlementaire pour sa solidarité agissante, alors que le député Mamadou Diallo de Tekki informe que Sonko, au contraire, n’a pas réservé de suite à ce soutien. C’est qui est paradoxal. En fait, l’ex-inspecteur des impôts et domaines voulait tout simplement, par ce moyen, calmer les ardeurs de ses troupes qui risquent de saper la médiation secrète de Me Abdoulaye Wade.
« En plus de perdre énormément de temps à parler de questions dont on ignore encore les tenants et aboutissants, de telles attitudes sont anti-démocratiques en ce qu’elles dénient à chaque citoyen ou groupe de citoyens la liberté et le droit de s’associer selon ses convenances. (…) À Pastef, le principe est de reconnaître ce droit à tout un chacun tant que ça ne va pas dans le sens contraire à l’intérêt national dont la défense est le crédo fondateur de notre engagement et de notre action politique », recommande Ousmane Sonko.
En définitive, il n’est pas exclu que ce dernier jouisse d’un meilleur sort que Karim Wade et Khalifa Sall, à la faveur du dialogue national en cours.