La visite des présidents Macky Sall et Emmanuel Macron défraient la chronique dans la capitale du nord où les commentaires et les supputations vont bon train. Cette visite d’Etat qui est sur toutes les lèvres, ne laisse pas indifférent Me Ousmane Ngom. Il a évoqué avec nous le choix du coordinateur du Pds Ameth Fall « Baraya » a la tête du comité d’accueil, l’interdiction de Mansour Faye et la place de Saint-Louis dans les relations bilatérales entre le Sénégal et la France.
Sur le choix d’Ameth Fall « Baraya », comme coordinateur du comité d’accueil, Me Ousmane Ngom est en phase avec le responsable libéral. « Je suis totalement en phase avec Ameth Fall Baraya sur cette question et sur sa position. Je le félicite ainsi que le maire qui a eu cette ouverture d’esprit en lui confiant ce comité d’organisation. Cela ne peut étonner que ceux qui ne connaissent pas l’histoire de Saint-Louis. Car, à Saint-Louis, même pendant la période coloniale, la démocratie était tellement avancée que deux adversaires politiques organisaient un meeting commun et s’adressaient en même temps au même public », a rappelé Me Ousmane Ngom.
L’ancien ministre de l’Intérieur pense que ce qui se passe aujourd’hui, avec cette symbiose de toutes les composantes de la population de Saint-Louis, opposition comme pouvoir pour accueillir et s’adresser à un hôte de marque « n’est pas étonnant ». Il a saisi cette occasion pour lancer un appel à tous les saint-louisiens pour accueillir chaleureusement les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron. A l’en croire, lorsqu’on parle de la « téranga sénégalaise, on ne peut ne pas penser d’abord à la teranga saint-louisienne ».
Sur la guerre ouverte entre Mansour Faye et Mary Teuw Niane. Il invite les deux ministres et responsables de l’Apr au dépassement. « Je pense que c’est dans un esprit républicain que cette décision a été prise car cette visite est avant tout une visite d’Etat, c’est la République et la Nation sénégalaise qui reçoivent, donc les couteaux doivent être laissés aux vestiaires. Il est des moments où le consensus national doit prévaloir sur toutes les adversités et toutes les rivalités, a-t-il dit avant de magnifier l’étape de Saint-Louis dans cette visite d’Etat. Pour lui, cela entre totalement dans l’ordre normal des choses.
« Tout est parti de Saint-Louis lorsqu’on parle de 350 ans de relations et d’histoire entre la France et le Sénégal, il faut d’abord penser à Saint-Louis. C’est pourquoi, en tant que ville tricentenaire, au-delà du Sénégal, Saint-Louis a été la seule ville au monde à être capitale de trois entités en même temps, à savoir le Sénégal, la Mauritanie et l’AOF. Au-delà de sa position actuelle de capitale du nord et de locomotive potentielle du développement et de l’émergence du Sénégal avec les énormes potentialités au plan hydro-agricole, mais aussi les découvertes de pétrole et de gaz, Saint-Louis est un patrimoine qui appartient à l’humanité tout entière. Et la France comme le Sénégal, qui sont des alliés naturels et qui doivent être les têtes de pont d’un nouveau partenariat entre L’Europe et l’Afrique, ont l’obligation de préserver et de réhabiliter ce patrimoine précieux.
Je comprends qu’une place privilégiée soit accordée à Saint-Louis dans la visite d’Etat du président Macron car si on veut rebâtir de nouvelles relations entre la France et le Sénégal, fondées sur l’égalité et le respect mutuel, il est tout à fait naturel qu’on reparte de Saint-Louis dont les citoyens étaient déjà, au début de la colonisation des citoyens à part entière et ont participé aux Etats Généraux de Versailles ,au même titre que les français de l’hexagone », a-t-il conclu.
L’As Quotidien