Au terme du marathon budgétaire, le président du Groupe parlementaire « Liberté et Démocratie » indique que « la particularité de ce marathon est qu’il a été entrecoupé par la DPG du premier ministre.
Une déclaration qui non seulement a confirmé l’échec du régime en place, mais nous a confortés surtout dans le fait que nous dénoncions c’est à dire les énormes contradictions sur les données et les statistiques du gouvernement ». D’où, sa demande de « l’ajournement des débats et le retrait du texte de projet de loi de finances ».
« Je voudrais que vous retiriez le projet pour manquement aux textes réglementant les lois de finances principalement la LOLF notamment sur les dispositions concernant la transparence, la sincérité budgétaire, l’équilibre général du budget. Les raisons sont multiples et je peux les démontrer. J’aurais pu choisir de faire des amendements au projet de loi mais ce serait très compliqué et on risque de créer encore un déséquilibre dans le projet de finances. Cela ne règle pas le problème. Le mieux est, entre nous, de reprendre le texte, en faire le toilettage et nous revenir dans les jours à venir. Il nous reste trois jours sur les délais constitutionnels. Nous sommes à 57 jours alors qu’on a 60 jours », soutient-il.
Avant de lister les « éléments qui, selon lui, exigent le rejet ou le retrait ». « Première raison: La présence de corps étrangers dans le budget. Monsieur le ministre il n’y a plus de secrétaires d’état dans le gouvernement. Tant mieux. Pourtant on leur donne des salaires et de l’argent de transfert dans le budget: Secrétaire d’état au réseau ferroviaire, secrétaire d’état à l’accompagnement des organisations paysannes, secrétaire d’état au PUDC… ».
« Au niveau du budget de la primature, les charges de personnel du ministre délégué au PUDC n’apparaissent pas. Comment vous l’expliquez? À la place, on maintient le secrétaire d’état qui n’existe plus. Il est difficile de voter ce budget comme ça!!! En plus, le secrétaire d’état bénéficie d’un budget de fonctionnement de 30 millions. Et 15 millions de carburant. Pourtant dans les charges de personnel, il est logé dans le cabinet du premier ministre. Toujours au niveau de la primature, on a reconduit 102 milliards de transfert courant pour le ministre porte-parole du gouvernement. Cet élément ne doit pas figurer dans le budget puisque le porte-parole du gouvernement est actuellement secrétaire général du gouvernement. On lui octroie un salaire et des dépenses de transfert courant d’un montant de 102 millions vole on l’a vu. Mais dans le même temps, on octroie au secrétaire général du gouvernement 300 millions de transfert courant. Dans les charges communes également, on prévoit 4 ministres, un secrétaire d’état avec de l’argent pour leur salaire et pour les membres de leur cabinet. Cela fait désordre », poursuit le responsable libérale.
S’agissant de la deuxième raison, Me Madické Niang évoque « les autorisations faites au président de la République d’emprunter pour mille six cent quatre-vingt-six milliards (1686,8) ».
« Vous nous demandez d’autoriser le Président de la république pour un montant supérieur à nos besoins pour l’année 2018. Vous avez installé un déséquilibre dans le budget. Vous ne respectez pas la loi organique dans ses dispositions sur l’équilibre budgétaire. Si on autorise ce montant de 1686 milliards (mille six cent quatre-vingt-six milliards) pour cette année vous serez à quatre mille quatorze milliards (4014 milliards) de budget pour 2018. Ce qui est inadmissible. Je rappelle que le budget est équilibré en ressources et en dépenses. Vous n’avez pas besoins de plus de 1205 milliards hors ressources PPTE », sert-il dans sa déclaration parvenue à PressAfrik.com.
Loin d’en voir fini, l’ancien ministre sous Wade rappelle que « pour cette année 2018, en prévision, nous avons des ressources internes d’un montant de 2328 (recettes fiscales 2211 et 117 milliards de recettes non fiscales). Si on y rajoute ce montant de Mille Six Cent Quatre Vingt Six milliards (1686,8), on sera à plus de 4014 milliards comme je l’ai dit tout à l’heure ».