La robe noire Me Ciré Cledor Ly s’est, de nouveau, prononcée sur la situation du journaliste d’investigations Babacar Touré qui a fait l’objet d’un deuxième retour de parquet.
« Le journaliste a passé des journées entières entre les cellules de la cave du tribunal et celles des locaux de la police, dans des conditions dégradantes pour la personne humaine, ce qui interpelle toutes les organisations nationales et internationales chargées de contrôler les lieux de privation de liberté et de veiller sur les conditions de détention des personnes en attente d’être libérées ou jugées… », a d’abord déclaré l’avocat.
Ce dernier ajoute : « À Tous les points de vue, le journaliste est juridiquement en détention arbitraire depuis son déferrement. Parce qu’en dehors de la garde à vue et de la prolongation de celle ci strictement réglementées par la loi, le parquet ne justifie pas de son pouvoir de prolonger les supplices des citoyens présumés innocents, en les renvoyant entre les mains de policiers ou de gendarmes qui n’étaient plus habilités à les garder sous écrou »
Selon Me Ciré Cledor Ly, « cette situation d’illégalité manifeste, engage la responsabilité aussi bien de l’ordonnateur que celle du gardien qui n’ignore pas l’absence de base légale de l’ordre reçu… Les visites de ses avocats lui sont interdites par le commissariat. Pire, le commissariat central a interdit le droit de visite aux avocats de la défense, sur instruction du Procureur de la République, lequel s’arroge des pouvoirs que même un juge d’instruction ne possède pas ».
Continuant son argumentaire, Me Ciré Cledor Ly attire, ainsi l’attention sur ce qu’il qualifie d’illégalité du retour de parquet qui, selon lui, « n’est qu’une mesure violant plusieurs règles du droit international des Droits de l’homme et une détention arbitraire, parce qu’elle n’est pas ordonnée par un juge et n’est écrit nulle part dans la législation interne ».
En sa qualité d’avocat, Me Ciré Cledor Ly révèle: « j’ai passé trois heures à essayer de voir mon client (NDLR : Babacar Touré), afin de lui expliquer les trois seules possibilités qui s’offrent au ministère public à ce stade de la procédure et m’assurer de son état de santé. J’ai épuisé les voies légales pour le rencontrer vainement dénonce l’avocat du journaliste d’investigation ».