« On ne peut pas, par rapport à un vécu ou à une croyance, prendre certaines décisions aussi radicales qui ne sont pas sous-tendues par un danger réel. Un danger peut être imminent ou même potentiel mais le sénégalais peut ne pas le voir ». Tel est le point de vue du juriste Me Assane Dioma Ndiaye, non moins Président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme.
« Toutefois, poursuit-il, il me parait fondamental d’aller vers une approche inclusive et même une sensibilisation en passant par les relais religieux que nous avons la chance d’avoir au Sénégal. Le danger c’est une exagération du fléau du terrorisme qui n’est pas encore réel au Sénégal », a-t-il martelé.
A en croire Me Ndiaye, « le problème dans cette amplification du discours public c’est l’instauration d’une psychose, d’une peur. Et la peur reste le pire ennemi de la démocratie. Tout ça est un environnement auquel nos Etats doivent s’habituer ».
« Il faut surtout résister aux vagues d’émotions, à l’injonction de la répression immédiate pour envisager une politique sereine, de précaution, d’explication et de sensibilisation afin de rallier le maximum de sénégalais vers cette nécessité de faire en sorte que notre pays ne puisse pas être gagné par ce phénomène du terrorisme. Et ça suppose une pédagogie de l’action qui soit au-delà de l’émotion », a-t-il argumenté.