Les avocats de l’étudiant Ousseynou Diop, jugé ce mardi pour apologie du terrorisme, ont plaidé la relaxe pure et simple en faveur de leur client. Selon Me Assane Dioma Ndiaye et Cie, aucun texte au Sénégal n’a défini cette notion qui est inconnue par notre législation.
«L’apologie du terrorisme n’a jamais été définie dans les textes. Elle est une notion qu’on ne comprend pas. Si on dit que ce délit doit avoir un caractère public, le compte Facebook où le commentaire a été publié n’a pas un caractère public », ont-ils plaidé.
Mieux, soulignent-ils : « il n’y avait derrière son commentaire aucun acte pour faire mal ni pour toucher à une audience. Son commentaire ne pouvait pas constituer un fait répressif. L’Apologie du terrorisme est une atteinte à la liberté d’opinion».
Selon Me Assane Dioma Ndiaye : «si on était en France, cette affaire-là n’allait jamais atterrir en Correctionnelle. Beaucoup de jeunes français se sont indignés de la mort de Koulibaly, ce musulman qui dénonçait la caricature du prophète Mouhamed par Charlie Hebdo et qui a été tué, et ils n’ont pas été arrêtés».
«Donc, pourquoi vouloir coûte que coûte emprisonner nos enfants noirs. Parce qu’un journal français a écrit qu’un sénégalais du nom de « Uchien-Weuz » se réjouit de l’attaque de l’attaque de Charlie Hebdo qu’on veut à tout prix l’emprisonner, c’est du colonialisme pure et dure».
Pour sa part, le parquet requiert 3 ans de prison ferme pour l’étudiant en Maths-Physique qui a déjà passé 3 années à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss.
Pour l’heure, le juge a accordé à Ousseynou Diop la liberté provisoire, en attendant le délibéré le 22 janvier.