Mbour : Deux Libanais, représentants de la société Matelec chargée de construire la Centrale électrique de Malicounda, jugés pour vol de câbles.

société Matelec
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Le chantier de la Centrale électrique de Malicounda a été le théâtre d’un vol qui risque de conduire une dizaine d’agents de ladite infrastructure en prison. Au Tribunal de Mbour où ils ont été conduits ce mardi, pour répondre des faits d’association de malfaiteur, de vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de transport et de complicité de vol de câbles, les ressortissants Libanais Georges S. (testeur d’équipements) et E. K. aidés par 8 jeunes sénégalais, majoritairement composés d’agents de sécurité de la Centrale électrique de Malicounda, ont nié les faits qui leur étaient reprochés. Ils ont tous plaidé non coupable aux chefs retenus contre eux devant le juge.

Pour cette affaire dont le procès a duré plusieurs heures, c’est le sieur B. Fall, un des mis en cause qui a situé les responsabilités. Pointé du doigt comme étant le cerveau de la bande, il a accusé le sieur Georges d’autoriser le ramassage des morceaux de câbles et de son écoulement. Un ordre qui a été vite exécuté par le sieur Fall avec le feu vert des agents de sécurité de ladite centrale électrique. Après 3 voyages sans anicroches, au cours desquels les câbles sont alors écoulés dans le marché noir, avec l’aval du testeur des équipements. Celui-ci s’offrait d’ailleurs la part du lion en s’octroyant 50% des produits de la vente de ces câbles. Aux autres membres de la bande de se partager le reste. Ce fut ainsi jusqu’au dimanche dernier, où aux environs de 3 heures du matin une patrouille d’éléments de la Brigade de gendarmerie de proximité de Malicounda a constaté des mouvements suspects d’une moto et d’un camion. 

Tombée de justesse sur la scène, dans les environs de ladite centrale sise au rond-point situé à l’entrée de l’autoroute à péage à Malicounda, la gendarmerie a arrêté le véhicule qui venait de sortir de ladite centrale avec à son bord des câbles. Le sieur B. Fall et un des passagers dudit camion ont pu prendre la fuite. Mais sa cavale n’a été que de courte durée. Arrêté, il est passé aux aveux et a balancé les noms de tous les membres de cette bande dite de malfaiteurs.

Interpellés, les deux ressortissants Libanais et leurs acolytes ont reconnu les faits. Des aveux qui leur ont valu d’être déférés au parquet de Mbour pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de transport.

Devant le juge où ils ont été attraits, ce mardi 7 septembre 2021, B. Fall a dégagé en touche l’affaire de vol qui leur est reprochés. ‘’Ce sont des chutes de câbles. C’est des restes qu’on ne peut plus utiliser’’, a dit celui-ci qui reconnait avoir, avec ses collègues, eu à vendre plusieurs fois des morceaux de câbles. ‘’Je lui servais d’intermédiaire. On a eu à faire cela 4 fois. Le week-end dernier, on tirait des câbles comme les fils téléphoniques. Il m’a donné un lot de chute de câbles et m’a changé d’aller l’écouler. Ce sont des restants inutilisables de 10 à 15 m. Il se charge de les stocker et de me les confier pour leur écoulement’’.

Le sieur Georges de tenter de se disculper. ‘’Je suis le responsable de la centrale. Mais je n’étais pas au courant de ces ventes de câbles. Je n’ai pas donné l’autorisation d’enlèvement de ces câbles comme il le prétend, puisque j’étais chez moi’’. 

À cette déclaration, B. Fall revient à la charge. Il persiste et signe que c’est sur l’accord de son boss qu’il a chargé les câbles puis sorti le camion. ‘’Georges et moi partagions les recettes à 50/50. Ma part, je la partageais avec les autres gardiens’’, a-t-il confié.

Chef de poste, dans ladite centrale électrique actuellement en construction, M. Sambou était de garde le jour du vol.
‘’Ce n’est pas la première fois que Georges donne l’autorisation de sortie. On n’a pas l’autorisation de vérifier ou d’interdire les entrées si l’ordre vient de Georges. Et c’est lui qui m’a appelé et m’a ordonné d’arrêter les sorties de câbles jusqu’à son retour de congé’’, a-t-il confié.

Georges S. revenu à la charge, devant le juge, a tenté de se disculper. ‘’Ce que j’offrais, ce sont des chutes de 2 m qui sont inutilisables.’’

Le Parquet a requis l’application de la loi contre les mis en cause. Des réquisitions qui ont permis à Me Fall, l’avocat de la défense de plaider l’innocence de ses clients. À l’en croire, la société Matelec, l’entreprise qui aurait subi les préjudices n’a pas voulu porter plainte. ‘’L’existence de ce vol pose problème. Georges a été accusé injustement de vol. Il a dit qu’il s’agissait de chutes de câble. Il n’a jamais été question de rouleau de câbles’’, dira-t-il.

Délibéré le 14 septembre prochain…

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