Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS), Me Abdoulaye Wade, a ordonné l’exclusion de l’ancien chargé de la Propagande du Parti démocratique sénégalais, Farba Senghor, ainsi que celle de son ancien chef de Cabinet, Pape Samba Mboup. Si ce dernier s’est fait discret depuis cette décision, le premier a décidé de prendre son destin politique en main en créant « Mbolom Wade ». Ledit mouvement a l’ambition de « rassembler les vrais wadistes déçus de la gestion du PDS » et de présenter une liste aux prochaines joutes électorales aussi bien au niveau national que dans la diaspora.
Farba Senghor, en insérant le nom Wade dans l’appellation de son mouvement revendique l’héritage de Me Wade. Il préfère accuser Karim Wade plutôt que de croire que c’est son mentor qui l’a chassé de son parti. Mais, Farba Senghor oublie que, quand bien même ce serait Karim qui a réclamé son exclusion à cause de ses attaques répétées contre le maire de Dagana, Oumar Sarr, cela ne se serait pas fait si son cher maître avait opposé son veto.
Sur le plan de l’affirmation politique, s’accrocher au nom de Wade, dénote un manque d’assurance et peut constituer un handicap. Car, au PDS, Farba Senghor était un symbole du wadisme plutôt qu’un leader qui a une base solide. Se lancer dans l’arène politique sans un travail de terrain préalable, c’est comme semer dans les ronces. Et puis, si l’on n’y prend garde, au lieu de mutualiser leurs forces et de constituer un large front pouvant rivaliser avec le reste du PDS, tous les renégats du parti libéral vont se croire obligés de créer un mouvement ou un parti pour espérer continuer à exister. Il n’y a qu’à voir le nombre de partis, mouvements et courants sortis des flancs de cette formation politique pour se faire une idée de la tendance. Même si c’est leur droit, il ne sert à rien d’augmenter la liste déjà trop longue des mouvements et partis au Sénégal.