Le championnat d’Afrique des nations inédit « au profit des détenus africains au Maroc » a réuni de jeunes prisonniers originaires d’une douzaine de pays africains au centre pénitentiaire pour mineurs de Casablanca.
Le tournoi a impliqué « plus de cent détenus africains, répartis dans quatre prisons », à Tanger (nord), Marrakech (sud), Agadir (sud) et Casablanca (ouest). Ces quatre villes ont également accueilli le 5e Championnat d’Afrique des nations, détaille le chef du service social de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion du Maroc, Benacer Bennaissa.
Les matchs du tournoi se jouaient durant trente minutes en présence des officiels de la Fédération royale marocaine de football, de la direction pénitentiaire et les deux promoteurs du tournoi.
Dans le match pour la 3e place, le Cameroun s’est imposé face au Mali.
« On voulait jouer la finale mais on ne l’a pas mérité. On a quand même joué et gagné la petite finale, ça ne nous dérange pas », sourit Francis, le gardien de but de l’équipe des détenus camerounais.
Ce trentenaire à la carrure d’athlète purge une peine d’un an à la prison de Marrakech pour une « faute »: « j’ai fait la bagarre en état d’ivresse », murmure-t-il.
Il tient à remercier « tout le staff technique » et le roi Mohammed VI « qui pense à eux les prisonniers africains ».
La finale animée avec frénésie par les chants des ultras du Raja, l’un des deux grands clubs de football à Casablanca, a été remportée par l’équipe marocaine au profit de la Guinée.
Les joueurs marocains accueillis de manière triomphale, sous les applaudissements des spectateurs se sont vu remettre la coupe par l’ancien international tunisien Adel Chadly, venu en invité d’honneur.
Le Maroc compte environ 75.000 détenus dans 77 centres de détention. Plusieurs sont surpeuplés, comme Oukacha qui compte 8.000 prisonniers pour 5.800 places, selon un récent rapport de l’Observatoire marocain des prisons.
(BBC)