Tout en affirmant qu’elle n’avait « rien contre les étrangers », Marine Le Pen a estimé que leurs enfants ne pouvaient pas être éduqués en France gratuitement.
Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle, a prôné jeudi à Paris la fin de la gratuité de l’éducation pour les enfants étrangers.
« C’est la fin de la récréation »
« Je considère que la solidarité nationale doit s’exprimer à l’égard des Français. Je n’ai rien contre les étrangers, mais je leur dis : ‘Si vous venez dans notre pays, ne vous attendez pas à ce que vous soyez pris en charge, à être soignés, que vos enfants soient éduqués gratuitement, maintenant c’est terminé, c’est la fin de la récréation !' » a lancé la présidente du FN, invitée de l’institut de sondage BVA pour un de ses petits-déjeuners « Pop 2017 ».
« Nous n’avons plus les moyens »
Marine Le Pen a ensuite précisé que la fin de la gratuité de l’éducation ne concernerait que les enfants étrangers se trouvant en situation irrégulière : « Je parlais des enfants de clandestins », a-t-elle dit. « Plus de scolarisation des clandestins. Et contribution au système scolaire de la part des étrangers sauf si ils cotisent en situation légale », a-t-elle également indiqué. Lors du petit-déjeuner BVA, elle a déclaré : « Nous n’avons plus les moyens de faire cela, nous allons réserver nos efforts et notre solidarité nationale aux plus humbles, aux plus modestes, aux plus pauvres d’entre nous ».
Immigrés contre « agriculteurs »
Interrogée sur les retraites et sur l’immigration, elle a estimé que la population immigrée en France ne « travaille pas ». Et de poursuivre : « Sans compter les dispositifs qui permettent à des gens de toucher des minimum vieillesse avec le seul critère d’arriver en France, d’avoir 65 ans, sans avoir jamais ni travaillé ni cotisé en France, et on arrive à délivrer, je sais plus, 750 euros par personne, 1.500 euros pour un couple » alors qu’il y a selon elle « en bas de chez vous des agriculteurs qui vivent avec 300 euros ou 400 euros par mois de retraite ».
Un dispositif encadré
Pour bénéficier de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ex-minimum vieillesse), les étrangers doivent, soit détenir depuis au moins 10 ans un titre de séjour autorisant à travailler, soit être réfugié, apatride ou avoir combattu pour la France, soit être ressortissant d’un état membre de l’Espace économique européen ou de la Suisse. Ils doivent résider en France. Marine Le Pen a également jugé qu’il fallait « revaloriser les petites retraites », sans préciser dans quelle mesure. Elle a d’ailleurs redit qu’il fallait « pour l’instant laisser le départ à la retraite avec un âge légal à 60 ans et 40 annuités pour avoir une retraite pleine », un sujet qui avait fait débat au sein du Front national.