Il avait pesé de tout son poids pour décourager François Hollande de se présenter, mais la campagne de l’ancien premier ministre a viré au calvaire. Avec un score de 41,29 % contre 58,71 % pour Benoît Hamon, Manuel Valls se voit brutalement évincé de la scène présidentielle.
Le sourire mécanique reste figé sur le visage aux traits tirés, avant de s’évanouir pour de bon. De timides « Merci Manuel ! » fusent, ici ou là. Soudain, le silence se fait. Juché sur une petite estrade, dans un salon de la Maison de l’Amérique latine à Paris, Manuel Valls fait ses adieux : « Les défaites font partie de la vie politique », tente-t-il de philosopher devant quelques dizaines de supporteurs, sonnés.
Assis au premier rang, sur des fauteuils de velours rouge, son épouse, Anne Gravoin, sa mère et ses enfants. Des amis du couple, aussi. Mais, dans la salle aux murs parme, très peu de politiques. Encore moins de visages connus. Le vaincu félicite le vainqueur, jure qu’il a jeté la « rancœur » à la rivière. « Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique et il lui appartient de mener à bien la belle mission du rassemblement », ajoute-t-il.
Avec un score de 41,29 % contre 58,71 % pour Benoît Hamon, Manuel Valls se voit brutalement défait, évincé de la scène présidentielle. L’humiliation est cinglante. Et le symbole, inouï : l’ancien premier ministre de François Hollande battu par un frondeur. La stature écrasé par le rêve.
« Un cycle politique s’achève », celui du Parti socialiste (PS) né au congrès d’Epinay en 1971, lance encore Manuel Valls dans une ambiance crépusculaire. Avant d’ajouter, la voix tremblante : « Une page se tourne aussi pour moi (…). Il m’appartient de prendre le recul nécessaire, de me réinventer aussi. »
« Il faut débrancher le soldat…