Le discours à la nation du président Macky Sall a suscité des sentiments mitigés au sein des acteurs politiques comme chez les Sénégalais lambda. Inutile de revenir sur les points positifs de ce discours, car nous les saluons et encourageons l’Etat à matérialiser ces vœux même s’ils sont partiellement teintés d’une forte dose à connotation politique. Des analyses de tous azimuts ont décortiqué avec brio ce court discours, mais nous tenons à relever sommairement trois manquements qui ont été négligés dans ces débats pour élargir l’empan d’analyse :
En premier lieu, la crise de la «délation numérique» qui a marqué 2017 est passée sous silence. Chose alarmante d’autant plus que les querelles et la guerre cybernétiques augurent des turbulences sociales en 2018, l’année phare où les querelles politiques s’exacerberont, comme à l’accoutumée, à la veille des élections présidentielles. La régularisation et une meilleure veille technologique devient impératif quand on sait qu’il est le cheval de bataille et l’outil favori des terroristes, un virus qui gagne d’avance du terrain partout dans le monde, et surtout dans la zone du Sahel. Du coup, il faudrait canaliser et veiller sur la toile pour éviter une infiltration stratégique de nos réseaux sociaux à des fins propagandistes pour recruter en catimini de futurs terroristes potentiels, effectivement parce qu’une partie des mécanismes de veilles de notre cher pays seront utilisés pour traquer les activistes qui pullulent sur la toile.
Ensuite, une autre remarque qui s’impose est la gestion à la Fonzie de notre dette publique avec un état qui ne nie pas l’escalade de cette dernière. Aucune rassurance n’a été donnée sur ce plan. La croissance économique est une bonne chose, mais le duo- classique partenariat public-privé n’a pas été frôlé dans ce discours. On est tenté de s’interroger sur les soubassements d’un tel silence. A l’heure où on accuse l’Etat, à tort ou à raison, de privilégier les entreprises étrangères au détriment de celles de nos chers compatriotes, le message du président aurait pu être une occasion en or pour afficher et rallumer sa fièvre patriotique.
Last but not least, l’Etat n’a également donné aucune garantie sur les cartes nationales d’identité biométriques. Ce silence traduirait-il la volonté délibérée d’esquiver cette urgence vue la somme faramineuse que ces cartes ont coûté au contribuable sénégalais? Une approche contraire permettrait à l’Etat de taire toutes les critiques sur la gestion chaotique des élections législatives de 2017 et de redorer partiellement son blason. Pour éviter qu’une telle situation ne se répète, toutes les dispositions devraient être prises par le chef de l’Etat, garant de la constitution, pour que les citoyens « recouvrent » leurs cartes d’identité d’ici la fête de l’indépendance, date butoir et symbolique.
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