En créant le Front Patriotique pour la Défense de la République (FPDR) puis la coalition Manko Wattu Senegaal, les leaders de l’opposition et même de la société civile voulaient unir leurs forces pour dénoncer les dérives du pouvoir, faire un seul bloc afin de décrier la restriction des libertés, l’emprisonnement des opposants. Bref, ce qu’ils appelaient alors « la dictature à visage découvert ». L’on se souvient encore de la marche d’octobre dernier durant laquelle, comme un seul homme, les chefs de parti et de mouvement ont tenté de marcher avant d’être dispersés par les forces de l’ordre pour non respect de l’itinéraire tracé par le Préfet de Dakar. Mais, des responsables tels que le Secrétaire général du FSD/Bj, Cheikh Bamba Dièye, avaient tôt fait de se démarquer du FPDR et de la coalition. Plus tard, c’est Ousmane Sonko qui prenait le large avant d’être imité par le Pr Malick Ndiaye, Abdoulaye Mamadou Guissé et Ousmane Faye qui ont créé la coalition des leaders Garmi.
Avec l’approche des Législatives, la dispersion notée au sein de la coalition laisse penser qu’elle est en train de mourir de sa belle mort.
Lorsqu’une liste commune de l’opposition a été agitée, beaucoup pensaient qu’elle serait confectionnée sous la bannière de Manko. Que nenni !
A l’heure actuelle, les responsables sont en pleine manœuvre pour trouver la formule qui serait la plus bénéfique pour leurs partis ou mouvements. Tandis que d’autres, comme le PDS, se cherchent encore. On ne peut leur reprocher de vouloir glaner des postes à l’Assemblée, mais si leur unique objectif était de barrer la route à Macky Sall et son régime, rien ne les empêchait de créer une liste unique. Après tout, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Mais finalement, l’on se rend compte qu’au sein du pouvoir comme de l’opposition, c’est surtout le parti ou le mouvement avant la patrie.